Les connaissances de gestion ne seront bientôt plus une condition pour entreprendre. En Wallonie non plus. C’est dans la déclaration 2024 du tout frais gouvernement Dolimont. Pour UCM, moderniser et simplifier le dispositif, c’est oui. Mais ca devra s’accompagner d’un renforcement des outils de formation et d’accompagnement.
Pour les partis de la nouvelle majorité, la valorisation et le soutien à l’entrepreneuriat passeront par la suppression « notamment [de] l’obligation d’avoir des compétences de gestion de base requises tout en maintenant les compétences techniques pour l’accès à la profession. Il favorisera une démarche d’accompagnement […]. ». Comme en Flandre. Comme à Bruxelles.
UCM comprend la nécessité de moderniser le dispositif.
Nous rappelons tout de même que gérer une entreprise demandera toujours des compétences en gestion. La réforme ne sera satisfante et complète que s’il elle aboutit à améliorer le niveau des capacités de gestion des entreprises wallonnes et pas le contraire.
Dans notre mémorandum, nous avions proposé que le dispositif soit « modernisé ». Après 25 ans de bons et loyaux services, il est effectivement temps de lui donner un coup de frais, voire d’envisager le ravalement de façade…
Les connaissances en gestion seront toujours indispensables
Créer son propre travail, voire celui des autres, ça ne s’improvise pas. Être entrepreneur aujourd’hui, c’est être soumis à un nombre incalculable de règles, d’autorisations et de contraintes en tout genre, c’est être soumis à la concurrence féroce, locale et internationale. Il faut maîtriser les outils digitaux, les réseaux sociaux tout en continuant à créer de la plus-value pour ses clients et son entreprise.
Si une entreprise ayant une certaine maturité peut s’offrir les services nécessaires d’un expert-comptable, d’un avocat, d’une agence de communication et toutes une série d’acteurs d’accompagnement, ce n’est pas toujours le cas pour une entreprise qui démarre.
C’est pourquoi il est crucial que la Région mette à disposition des candidats-entrepreneurs des supports d’information et de formation pour les soutenir dans le lancement de leurs activités, leur éviter des erreurs et donner toutes les chances à leur projet entrepreneurial.
Nous veillerons à ce que l’engagement de « favoriser l’accompagnement » se concrétise par un réel renforcement des capacités d’accompagnement individuel mais également des capacités des services de sensibilisation et d’information générales aux entreprises, tels que le 1819 et autres acteurs du monde entrepreneurial.
Important pour l’entrepreneur de pouvoir montrer patte blanche, simplement !
Actuellement, certains dispositifs de soutien public au lancement d’activité nécessitent de prouver des connaissances en gestion, ou à défaut d’être accompagné. C’est par exemple le cas du dispositif AIRBAG.
Cette approche incitative devrait être étendue à l’ensemble des dispositifs de soutien financier proposés aux PME afin de veiller à maximiser l’impact des subventions publiques PME.
Dans un souci de simplification administrative, il faut que les entreprises qui le souhaitent puissent continuer à inscrire les connaissances en gestion à la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE) afin de pouvoir en faire toute la publicité qu’ils jugent utile. C’est le principe Only Once.
Au-delà de la protection qu’elle offre aux consommateurs, l’obligation de prouver les connaissances de gestion apporte également des garanties aux autres entrepreneurs avec qui l’entreprise est en relation. C’est pourquoi il est important de continuer à permettre la publicité au travers la BCE.
Nous demanderons donc aussi aux gouvernements régionaux et fédéraux de soutenir les initiatives sectorielles qui visent à renforcer et garantir la qualité des prestations, la transparence et la protection des consommateurs.
Etape suivante, les accès à certaines professions dites « réglementées » ?
Non. L’accord de gouvernement indique vouloir « maintenir les compétences techniques pour l’accès à la profession ». Il intégrera néanmoins « une évaluation circonstanciée des paramètres multiples concernant l’accès à la profession en concertation avec les différents secteurs ».
Actuellement la grande majorité des secteurs réglementés plaident en faveur du maintien d’une évaluation des compétences techniques à la création d’une entreprise. Nous serons donc, en concertation avec les fédérations sectorielles, particulièrement attentifs au respect de cet volonté.
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