Il y a du changement dans le petit monde européen des PME. C’est un des points qui ressort de la dernière Assemblée européenne des PME. Ca se passait fin novembre à Budapest, à l’initiative de la Commission européenne. Accompagnement de l’entrepreneur en difficultés, mentoring, prévention du burn-out… Retour sur quelques exposés et échanges intéressants… et porteurs !
On clôture l’année 2024. Oui, avec un œil dans le rétroviseur, mais aussi avec un regard sur l’avenir.
C’est remarquable. ✅
Cela se passait à Budapest du lundi 18 au mercredi 20 novembre dernier. J’y participais pour UCM à l’invitation de SMEunited et de la Commission européenne. The Annual SME Assembly, c’est le le congrès annuel où remontent les préoccupations des dirigeants PME sur le territoire européen.
Diversification & Entraide
J’ai d’abord été frappé par deux premiers sujets ou approches, qui sortaient des sentiers battus des thématiques économiques, financières et administratives.
- Le premier fut l’exposé du Professeur Johan Wiklund. Son intervention était destinée à réfléchir sur la robustesse des voies que nous empruntons en matière d’entrepreneuriat et de création de PME. Il a mis en lumière le danger de la McDonaldisation.
Et d’évoquer la mise sur un piédestal (peut-être un peu trop haut) du modèle des start-up, scale-up… Tout miser (aussi du point de vue des acteurs du financement) sur ce modèle issu de la Silicon Valley peut avoir des effets fragilisants. Les PME plus classiques, familiales, à développement plus lent sont source d’une robustesse pour le tissu économique. N’oublions pas ça.
Les temps forts de cet exposé : lien vers Youtube. - Le deuxième sujet que je veux relever ici est celui du mentorat. Une session en petit groupe y était consacrée et ce fut d’une grande richesse.
Les présentations portaient sur le réseau européen des entrepreneurs mentors, entrepreneurs qui mettent une partie de leur temps à se rendre disponibles pour accompagner les indépendants qui se lancent ou – et ce fut le point central – pour intervenir chez les entrepreneurs en difficultés.
Plus sur ce réseau EWMA sur le site de l’UE.
D’autres moments étaient consacrés à la transition écologique, et l’Assemblée accueillait d’ailleurs Julia Faure, co-fondatrice du Mouvement Impact France, plutôt « en guise d’aiguillon » à regarder davantage vers le futur de moyen et long termes dans nos business models.
Prévention du burn-out
Bien entendu, je dois évoquer la promotion du bien-être mental au travail chez les entrepreneurs.
La session du mardi sur cette thématique a fait salle comble. Nous avons échangé avec différents chercheurs et experts : les professeurs Ute Stephan et Dr. Patrik Kovacs et l’entrepreneure et coach Anne Habets🪁 Pour ma part, j’y présentais les avancées au niveau de la Sécurité sociale belge, et notamment le programme J’entreprends Mon Bien-Etre, développé par UCM à destination des travailleurs indépendants.

Les discussions ont mis en évidence de multiples enseignements partagés en Europe.
J’en pointe trois.
- Il y une unanimité au sein de l’assemblée, quel que soit l’Etat d’origine des participants, sur 𝗹𝗲 𝗯𝗶𝗲𝗻-𝗲̂𝘁𝗿𝗲 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝗹𝗲𝘃𝗶𝗲𝗿 𝗱𝗲 𝘀𝗮𝗻𝘁𝗲́ 𝗲𝘁 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝗱𝗲́𝘁𝗲𝗿𝗺𝗶𝗻𝗮𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗿𝗼𝗯𝘂𝘀𝘁𝗲𝘀𝘀𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗣𝗠𝗘. 💪 Et sur le fait que c’est un levier trop longtemps oublié (tabou, déni, stigmatisation…) et dans lequel on n’a pas investi, jusqu’à ce que se pointent les récentes crises.
- Une première politique serait, pour les Etats-membres, de 𝗺𝗲𝗻𝗲𝗿 𝗱𝗲𝘀 𝗰𝗮𝗺𝗽𝗮𝗴𝗻𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝘀𝗲𝗻𝘀𝗶𝗯𝗶𝗹𝗶𝘀𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 « It’s ok not to be ok« . Certainement, pour toucher les dirigeants, il faut mettre en évidence l’impact business de s’occuper de son propre bien-être en tant que chef d’entreprise. Se renforcer en termes de réseau professionnel, de sommeil, de déconnexion et de reprise de son souffle, en termes de gestion des priorités,… Cela vous rend plus fort dans vos PME, et mieux préparés pour de nouvelles crises. Aussi discuter entre entrepreneurs qui se comprennent, comme l’a souligné Jonathan Schockaert. Chaque Etat doit être certain que ces infos sont partagées via des politiques de communication/sensibilisation.
- Cette session sur le bien-être des indépendants insistait enfin sur 𝗹𝗮 𝗻𝗲́𝗰𝗲𝘀𝘀𝗶𝘁𝗲́ 𝗱𝗲 𝘁𝗿𝗮𝘃𝗮𝗶𝗹𝗹𝗲𝗿 𝗹𝗲 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗲𝗻 𝗮𝗺𝗼𝗻𝘁 𝗽𝗼𝘀𝘀𝗶𝗯𝗹𝗲. D’ailleurs, une des priorités d’UCM et One (Groupe CESI) est de développer des kits pour les indépendants starters, aussi à intégrer dans les cursus de chefs d’entreprise.
Les PME, avenir robuste de l’UE
Toutes ces thématiques doivent continuer à être discutées et développées. Et ce, en parallèle des thématiques plus classiques où là aussi des mesures doivent être prise au niveau européen pour favoriser l’émergence et le développement des PME.
Mais c’est remarquable et heureux de sortir de ce congrès en constatant que la transition vers une économie plus durable, dans toutes ces dimensions, est sur la table des PME. Et que l’écosystème des PME, diversifié, conscient des enjeux et ambitieux, est et reste plus que jamais un levier pour la prospérité durable de l’Europe.
L'auteur.e de cet article
- La sécurité sociale des travailleurs indépendants reste un levier important pour développer l'entreprenariat. J'écris ici, avec le Service d'Etudes, pour défendre les intérêts des indépendants en matière de pensions, de droit passerelle, d'assurance maladie-invalidité,... N'hésitez pas à réagir et à commenter.
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