Norme salariale, où en est-on?

A l’heure actuelle, le blocage est complet à la fois entre partenaires sociaux et entre ces derniers et le Gouvernement fédéral. Le débat continue.

0,4 = 3,2

La norme salariale est la limite à l’évolution des coûts salariaux en Belgique. Établie tous les 2 ans, elle a pour but de conserver notre compétitivité, donc nos emplois.

Le taux maximal de cette augmentation est fixé par les experts du Conseil central de l’économie à 0,4 % pour 2021-2022. La Loi impose d’y ajouter les indexations de salaires, que les mêmes experts estiment à 2,8 % sur les 2 prochaines années. Évidemment, tant le 0,4 % que les indexations seront à charge des employeurs.

Il est donc plus correct de parler d’une augmentation de 3,2 % en 2021-2022.

Diversité des situations

On le sait, la situation des entreprises reste difficile. Notre dernier Baromètre le montre. Assumer cette augmentation ne sera pas simple.

Or les syndicats exigent de dépasser largement cette limite. Pour eux, ces dépassements doivent se décider par secteurs.

Nous trouvons cela inacceptable. Les situations des entreprises à l’intérieur d’un même secteur sont diverses. Ce qui est vivable pour l’une signifierait la faillite pour bien d’autres. Le discours des syndicats est simplement inaudible pour beaucoup de PME.

Sortir du blocage

Plusieurs pistes sont sur la table dans le but de débloquer la situation. Elles ont toutes en commun d’autoriser un dépassement de la norme dans certaines entreprises: celles qui ont le mieux performé durant la crise.

Ceci parait justifié dans certains cas très précis. Il nous faut cependant être d’une grande vigilance afin que l’exception ne devienne pas la règle. Ce qui mènerait à une explosion des coûts salariaux au pire moment possible.

Qui va trancher ?

Officialiser la norme de 0,4 % et autoriser des dépassements ponctuels de celle-ci, soit par secteur (inacceptable) soit par entreprises (possible dans certains cas): c’est le menu des négociations.

A ce stade, ni les partenaires sociaux, ni les partenaires gouvernementaux ne s’accordent pour prendre une décision définitive sur ces points. Le dialogue reste constant entre les différents partenaires.

  • Côté gouvernement: on souhaite avec force un accord des partenaires sociaux.
  • Côté partenaires sociaux: les syndicats continuent de dire qu’un accord est impossible.

Les prochains jours seront riches en réunions et en dialogue sous toutes ses formes. La pire des solutions serait une absence d’accord: les entreprises se trouveraient alors livrées à elles-mêmes, coincées entre les contingences de leurs coûts salariaux et les exigences des syndicats. Avec « au mieux » des conséquences négatives sur l’emploi et au pire des disparition pure et simple en termes d’entreprises.

Matthieu DEWEVRE

Matthieu DEWEVRE

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