Les PME wallonnes et bruxelloises au bord de la rupture

Chaque trimestre, UCM interroge ses affiliés afin d’analyser la perception de l’évolution de leurs activités. Pour ce deuxième trimestre 2022, nous avons reçu plus de 650 réponses (deux tiers d’hommes et un de femmes) entre les 4 et 16 août. En résumé : les indicateurs ne sont pas bons.

Un article et une analyse signés Charlie Wesley Tchinda Tametsa, coordinateur des études et statisticien chez UCM.

Posons d’abord la mesure étalon. Il faut savoir que lorsque l’indicateur synthétique obtenu est supérieur à 100, c’est le signe d’une évolution positive de la conjoncture. Une valeur de l’indice inférieure à 100 montre une évolution négative.

Notre baromètre du deuxième trimestre laisse apparaitre un recul de l’indicateur de confiance des chefs de PME, qui perd 0,5 point entre le 1er et le second trimestre 2022 et s’établit à 95,0. A cela s’ajoute un ralentissement depuis la fin de l’année 2021.

Le décor est planté.

A quoi sont dus ces résultats ?

  • Un ralentissement du niveau de l’activité au cours des 3 derniers mois. 43% des chefs d’entreprise interrogés déclarent que leur activité est en baisse ;
  • Une rentabilité en berne, qui ne cesse de se dégrader et dont les perspectives de court terme sont peu reluisantes. En effet, 62,1% des sondés déclarent que leur rentabilité est en recul ;
  • Près de 2 chefs de PME sur 5 (40,4%) estiment que la situation de leur entreprise est moins et/ou beaucoup moins bonne qu’il y a 3 mois ;
  • Une proportion similaire (41,5%) envisage de réduire ses investissements.

Mais encore ?

La reprise amorcée après le confinement dû à la covid19 a été ralentie par la résurgence des contaminations en Chine, puis stoppée depuis le début de l’année 2022 par le début de la guerre en Ukraine.

La persistance du conflit, source de tensions sur le marché des matières premières et de l’énergie, augmente l’incertitude.

L’économie chinoise, contrainte de fonctionner au ralenti à cause de la stratégie « zéro covid », mise en place par Pékin pour limiter la propagation du coronavirus, accroît les difficultés d’approvisionnement – et donc – de production dans plusieurs secteurs.

Le coût des matières premières est la première entrave au développement de l’activité relayée par plus de 61% des répondants à notre étude.

Au cours de l’année 2022, l’indice santé lissé (qui sert de base à l’indexation des salaires et des allocations sociales) devrait être dépassé 5 fois. La spirale salaire-prix qu’on redoutait est désormais à l’œuvre et met à mal les PME déjà fragilisées par la crise du coronavirus depuis 2020.

En définitive, le coût du travail et l’augmentation exponentielle des coûts de l’énergie plombent la rentabilité des PME.  Elles ne peuvent répercuter ces coûts sur leurs prix à court terme, pour conserver leurs contrats et leur clientèle. Or, leurs réserves ont déjà été épuisées par les différents arrêts de l’activité au plus fort des contaminations au coronavirus.

Dans ce contexte UCM propose :

  • La mise à disposition de lignes de crédit de caisse pour soutenir la trésorerie des PME ;
  • L’harmonisation des mécanismes d’indexation dans les commissions paritaires ;
  • Le plafonnement (au maximum 2/an) du nombre d’indexations de salaires pour l’ensemble des secteurs ;
  • La réduction de la fiscalité sur les produits énergétiques (carburants, électricité, gaz…) ;
  • Un soutien et des aides aux PME qui investissent dans les systèmes d’économie d’énergie ou de production d’énergie renouvelable.

Pour une information comparative, voici l’article résumant le premier baromètre PME de 2022.

Pour prendre connaissance du baromètre TPE 2e trimestre 2022, cliquez sur ce lien.

L'auteur.e de cet article

Isabelle Morgante
Chargée de Communication chez UCM depuis 2009 et aujourd'hui responsable de la communication politique. Je veille à mettre en lumière le travail et l'expertise des conseillers du service d'études, toujours au service des entreprises wallonnes et bruxelloises.
Isabelle Morgante

Isabelle Morgante

Chargée de Communication chez UCM depuis 2009 et aujourd'hui responsable de la communication politique. Je veille à mettre en lumière le travail et l'expertise des conseillers du service d'études, toujours au service des entreprises wallonnes et bruxelloises.

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