Les aides wallonnes face à la crise énergétique

Le vendredi 7 octobre 2022, le Gouvernement wallon a finalement présenté son budget 2023. Cet exercice était particulièrement attendu au vu des aides (in)directes d’urgence pour les indépendants et les PME que nous réclamions depuis longtemps.

 
Un article de Caroline Cleppert, diretrice du département Lobby chez UCM

Sur la table : une enveloppe de 175 millions d’euros pour des aides directes envers les entreprises, une enveloppe de 300 millions pour des facilités de remboursement (des prêts à taux réduits et des garanties spécifiques) ainsi qu’une enveloppe de 30 millions d’euros en compensation des coûts des émissions indirectes (carbon leakage) pour les entreprises les plus intensives dans l’utilisation de l’électricité.


Pour plus d’informations sur les aides wallonnes, lisez le communiqué de presse du Ministre, Willy Borsus. 

Si ces aides sont évidemment saluées, il convient de ne pas oublier que :

Indispensables mais pas suffisantes

La taille des enveloppes ne pourra pas juguler l’hémorragie dans les procédures d’obtention de ces aides et dans leur liquidation. Les indépendants et les PME devront inévitablement puiser dans leur trésorerie (pour ceux et celles qui en ont les moyens). Leur situation financière sera sans aucun doute sous pression. A l’heure actuelle, seule une régulation équilibrée des marchés du gaz et de l’électricité apportera une solution pérenne.

C’est au pied du mur que l’on voit le maçon

Il s’agira de faire preuve de diligence dans les procédures d’obtention de ces aides et dans leur liquidation. Le besoin de trésorerie est criant pour les entreprises. Nous attendons de la future Administration chargée de recueillir les demandes, de les contrôler et d’y répondre, qu’elle se mette rapidement en ordre de bataille sur base d’instructions claires et précises. L’information doit parvenir aux indépendants et aux PME de manière fluide et transparente.

Réduire le budget du Plan de Relance Wallon

Les marges financières dégagées proviennent, en partie, du budget non consommé du Plan de Relance Wallon (PWR) et de la réduction de voilure de certains projets. UCM et ses partenaires sociaux/environnementaux sont restés très attentifs à la préservation des projets prioritaires (42 en tout) et au maintien du caractère structurant du PWR.

Finalement, nous sauvegardons les projets qui ont du sens dans le cadre de la crise énergétique, avec un accent sur tout ce qui touche à l’isolation des bâtiments, à la transition énergétique et, bien-sûr, aux moyens dédiés à la reconstruction post-inondations. Les projets « santé » nés avec la crise covid sont également maintenus. Enfin, les pénuries de main d’œuvre et les problèmes de formation sont toujours présents, c’est pourquoi les projets qui en découlent ne sont pas oubliés.

Cependant, les conditions d’accès à certaines aides à l’embauche vont être restreintes : impulsion 25ans/10 mois+, réductions des charges sociales pour les travailleurs âgés, etc. UCM suivra attentivement ces dossiers.

Au sein des 42 projets prioritaires du PRW, le budget reste un enjeu important pour créer des mesures à impact réel. Le tout sera de voir si le Gouvernement wallon est prêt à faire transiter certains budgets d’un projet à l’autre au fur et à mesure des négociations.

A ce titre, des marges peuvent encore être trouvées dans les projets non prioritaires du plan… mais malheureusement (et c’est bien dommage), la réévaluation de certains projets, plus urgents que d’autres, n’est pas systématique… Or UCM affirme que l’urgent reste d’aider au maximum notre tissu économique face au choc… tout en assurant une force de frappe cohérente sur des enjeux de relance structurels.

Benjamin LUCAS

Benjamin LUCAS

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