David vs. Goliath, la PME face à des géants

Dans notre dernier baromètre 2T2023, un focus avait été mis sur les différents relations entretenues par les PME. Recouvrement de créances, relations avec les consommateurs et les fournisseurs, contacts avec l’administration, … avaient ainsi fait l’objet d’une étude particulière. Retour sur les principaux enseignements.

1.1      Le recouvrement des créances

Le recouvrement de créances pour les PME en Belgique présente plusieurs enjeux cruciaux. Les retards de paiement ou les créances impayées peuvent avoir un impact significatif sur leur trésorerie, leur capacité à investir et leur rentabilité. Les PME ont souvent des relations à long terme avec leurs clients, et le recouvrement de créances peut parfois entraîner des tensions. Trouver un équilibre entre le recouvrement des créances et le maintien de bonnes relations commerciales est essentiel.

Par leur complexité et leur nombre, les procédures légales constituent un réel défi pour les PME en Belgique. Elles doivent naviguer dans un système juridique souvent labyrinthique pour récupérer leurs créances, ce qui peut être chronophage et coûteux.

Le processus de recouvrement des factures impayées impose désormais l’envoi d’un premier rappel gratuit et un délai de 14 jours pour appliquer les indemnités de retard.

Près de deux indépendants sur trois (70,6%) estiment que cette réforme n’a pas amélioré l’encaissement de leurs factures. Selon près de la moitié des chefs d’entreprise interrogés, le recouvrement ne coûte pas plus cher qu’avant la réforme. Cela peut s’expliquer par le fait que 71,4% des répondants ont depuis lors décidé de s’occuper eux-mêmes du processus de recouvrement. C’est du temps qui n’est pas consacré à développer son activité.

Près de quatre sur cinq parmi eux (79,2%) ne sont pas d’accord sur le fait de sous-traiter le processus de recouvrement à un bureau spécialisé et/ou à un huissier de justice. C’est sans doute une manière d’en réduire le coût.

1.2      Relations avec les consommateurs

En Belgique, comme ailleurs, la relation entre entreprises et consommateurs a subi des transformations significatives au fil des années. Historiquement basée sur une simple transaction, cette relation est devenue bidirectionnelle grâce aux médias sociaux et aux plateformes d’avis en ligne. Les organisations de défense des consommateurs ont pris une place importante et se font de plus en plus entendre. La législation en faveur des consommateurs ne cesse de s’étendre. Les consommateurs sont plus et mieux informés. Ils deviennent par conséquent plus exigeants.

Il est désormais impérieux de placer le consommateur au cœur de la stratégie de l’entreprise en vue d’en assurer le développement, voire la survie.

Plus d’un chef de PME sur quatre (25,6%) estime que la relation avec les consommateurs s’est dégradée lors de la dernière législature, Alors qu’un sur cinq (21,0%) déclare qu’elle s’est améliorée.

1.3      Relations avec les fournisseurs

Les interactions les PME et leurs fournisseurs sont caractérisées par une dynamique de négociation et de dialogue, souvent influencée par la taille et le pouvoir de marché des acteurs impliqués. Par leur taille réduite, et donc leurs volumes de commande inférieurs à ceux des grandes entreprises, les PME ont en général une marge de négociation réduite.

Plus de la moitié (51,3%) des chefs de PME wallons et bruxellois ont constaté une détérioration de leur marge de négociation dans leurs relations avec les fournisseurs.

Le dialogue est donc un élément clé de la relation entre les PME et leurs fournisseurs. Avec la mondialisation, les PME belges sont confrontées à une concurrence toujours plus importante. Un dialogue permanent est donc essentiel pour entretenir des relations solides et de qualité avec leurs fournisseurs.

Plus d’un chef de PME interrogé sur quatre (27,6%) déclare que le dialogue et les échanges d’information avec leurs fournisseurs se sont dégradés. Un peu plus d’un sur cinq (20,5%) a constaté une amélioration.

1.4     Charges administratives

Le poids sans cesse croissant des règles et législations est considéré, par les PME, comme un frein majeur à l’activité économique. Pour l’année 2022, ce sont plus de 100.000 nouvelles pages qui ont été publiées au Moniteur belge. Autant de nouvelles règles et lois auxquelles il faut se conformer pour exercer son activité.

  • Quatre entrepreneurs sur cinq (82,5%) estiment que les textes de lois et règles sont difficiles à comprendre.
  • Le temps nécessaire pour fournir les formulaires et autres informations ne cesse de croitre pour 84,4% des répondants.
  • 83,7% des indépendants interrogés déclarent que les règles de documentation, les exigences de certification ou les procédures de contrôles sont trop contraignantes.
  • L’interopérabilité imparfaite des systèmes informatiques complique l’échange des données avec l’administration publique pour près de trois indépendant sur quatre (73,9%).
  • Une proportion similaire (73,7%) déclare : « Nous devons fournir les mêmes informations à plusieurs administrations ».
  • Quatre chefs de PME sur cinq (79,8%) affirment qu’il est difficile de rentrer en contact avec les services publics.
  • Deux chefs de PME sur trois (65,6%) estiment que les réponses fournies par les services publics, lorsqu’ils parviennent à entrer en contact avec, ne sont pas appropriées.
Andy PREVOO

Andy PREVOO

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