Par Charlie Tchinda et Olivier Vandenabeele
Les chiffres relatifs aux faillites sont d’une importance cruciale pour les acteurs économiques. Ils représentent des signaux d’alerte sur les difficultés financières des entreprises qui pourraient annoncer une contraction ou une croissance de l’activité économique globale. Les investisseurs, les entrepreneurs et les responsables politiques les scrutent afin d’éclairer leurs décisions. Pour UCM, si les signaux obtenus auprès du bureau d’études GraydonCreditsafe ne montrent aucune catastrophe, c’est le moment d’agir – pour ne pas devoir subir.
En 2020 et 2021, années fortement marquées par la pandémie de COVID-19, on note un recul significatif du nombre de faillites, illustrant de la crise sanitaire. En 2021, la tendance à la baisse a persisté en raison du gel des faillites mis en place pour éviter les fermetures en cascade dues au manque d’activité.
L’année 2022 a été marquée par un choc d’une autre nature. Le conflit russo-ukrainien a provoqué une flambée des prix des matières premières, des perturbations des chaînes d’approvisionnement et surtout de l’incertitude. L’inflation consécutive à ces évolutions pèse grandement sur la structure des coûts des entreprises, à travers le renchérissement des prix des intrants et l’augmentation des coûts salariaux via l’indexation automatique des salaires.
Cette explosion des coûts se répercute de manière plus importante dans des secteurs tels que l’Horeca (+19,0%), le transport (+12,7%), la Construction (+11,5%), les services aux entreprises (+9,5%) et le Commerce de détail (+8,6%) où l’on note un accroissement significatif des faillites.
Depuis 2022, on note un rebond, en particulier pour la Belgique, mais des disparités subsistent entre les régions. En effet, entre 2022 et 2023, les faillites progressent de près de 10% en Belgique, 21,4% en Wallonie, mais reculent de 5,2% à Bruxelles.
Source : GraydonCreditsafe
Bien que l’on ne soit pas encore revenu au niveau de 2019 (11.817), il y a lieu de s’inquiéter face à l’accélération du nombre de faillites. En effet, les perspectives économiques restent moroses. L’environnement économique global reste incertain et la Banque Nationale de Belgique prédit un accroissement annuel moyen de 1,3% du PIB entre 2024 et 2026. C’est moins que le chiffre enregistré en 2023.
UCM veille et avance ses propositions :
Pour UCM, bien que “la conjoncture” puisse expliquer cette nouvelle hausse des faillites, les autorités devraient actionner les leviers à leur disposition afin d’influer sur ces chiffres. La prévention des faillites et l’aménagement des possibilités de rebond devraient guider leurs décisions. Voici quelques pistes :
- Se donner les moyens d’agir
Actuellement, on ne dispose pas de beaucoup de données concernant les entreprises en difficultés. Pour intervenir efficacement, les régions doivent donc se doter d’outils de monitoring plus fins afin de pouvoir intervenir suffisamment tôt.
- Agir, oui mais sur tout
Être entrepreneur.e, c’est souvent aussi être maman, être papa, être malade (moins que les autres), être en vacances (aussi moins que les autres), être en questionnement. C’est pourquoi UCM demande la mise en place d’un centre multidisciplinaire pour entreprises en difficultés.
- Apprendre à ré-Agir.
La Belgique est peut-être un pays multi-culturel mais elle n’a pas encore développé la culture de la seconde chance, pourtant une évidence dans les pays anglo-saxons. UCM demande que le politique se saisisse de cette question en permettant aux personnes physiques d’obtenir un numéro d’entreprises différent après une faillite sans faute.
L'auteur.e de cet article
-
Charlie Wesley TCHINDA TAMETSA
Statisticien – Coordinateur des Etudes
UCM National - Service d'Etudes
Derniers articles
- 2024.02.08Coup de projoActivité en berne, rentabilité fragilisée : les entrepreneurs sont inquiets !
- 2024.01.16Coup de projoFaillites : Rebond et inquiétudes
- 2023.09.20EconomieBaromètre PME – L’accès au crédit, trop difficile pour un indépendant sur deux !
- 2023.09.01Le chiffre UCMBaromètre PME – La pression fiscale, principal frein à la croissance !