Facturation électronique en Belgique, c’est pour demain dans les PME

Entrepreneur utilisant un ordinateur pour générer des factures électroniques, symbolisant la transition numérique obligatoire vers le système PEPPOL en Belgique.

À partir du 1er janvier 2026, la facturation électronique structurée deviendra obligatoire pour toutes les transactions entre entreprises assujetties à la TVA (B2B) en Belgique. C’est un changement important. La facturation, c’est souvent « le coeur du réacteur d’une entreprise », mais aussi une véritable opportunité pour moderniser la gestion des entreprises et pour donner un coup de boost à notre économie. Mais pour en tirer parti, il faut s’y préparer dès aujourd’hui, et surtout, continuer à informer et accompagner les entrepreneurs sur le terrain, pour ne pas creuser le fossé.

Une révolution pour les entreprises belges

La facturation électronique structurée, ce n’est pas juste remplacer le papier par un fichier numérique. C’est un moyen de simplifier les processus, de gagner du temps et de réduire les coûts. Il y a des avantages incontestables : fini les impressions inutiles, les relances interminables ou les erreurs d’encodage ! Ce système, basé sur des formats standardisés comme l’UBL (Universal Business Language) et transitant via le réseau Peppol, garantit aussi plus de transparence et une concurrence plus équitable. Mais pour beaucoup d’entreprises, surtout les plus petites, le changement est intimidant, voire dissuasif.

PEPPOL : état des lieux à J-218

La transition avance, mais le rythme reste insuffisant. A ce jour (27 mai 2025), 256.000 entreprises belges sont connectées à Peppol. Elles étaient 100 000 au 1er janvier. Si le rythme se maintient, seules 600 000 des 1,2 million d’entreprises du pays seront prêtes à la date fatidique du 1er janvier 2026. En clair, il y a encore du chemin à parcourir pour éviter un retard qui pourrait compliquer la vie des entrepreneurs.

Le défi wallon de la facturation électronique

En Wallonie, la situation est préoccupante. Selon le baromètre de maturité numérique de l’Agence du Numérique (AdN – réalisé en 2024), la toute grande majorité des entreprises s’appuie encore sur des factures papier (23 %) ou des formats non structurés comme les PDF, Word ou Excel (74 %). Les grandes entreprises sont souvent mieux équipées et adoptent plus facilement la facturation structurée, notamment parce qu’elle est déjà obligatoire dans le cadre des marchés publics. Mais pour les TPE et PME, c’est une autre histoire : beaucoup n’y voient pas encore suffisamment clair pour franchir le cap.

Côté outils, plus de la moitié des entreprises wallonnes (53 %) utilisent des logiciels bureautiques non dédiés pour leurs factures, 35 % passent par un programme comptable, et seulement 10 % utilisent un portail web adapté. Quant à la réception de factures structurées, elle reste quasi inexistante, sauf dans les entreprises de plus de 99 employés. On peut s’attendre à ce que d’ici à la fin de l’année, les programmes comptables deviennent « PEPPOL- compatible », ce qui va considérablement booster l’adoption de la facturation électronique dans les entreprises.

53 % des entreprises wallonnes utilisent encore des logiciels bureautiques non dédiés pour leurs factures

Qu’est-ce qui coince avec l’e-invoicing du côté des entreprises ?

L’AdN a identifié plusieurs freins à l’adoption de la facturation électronique. Le principal ? Pour 40 % des entreprises wallonnes, le volume de factures est jugé trop faible pour justifier l’investissement dans de nouveaux outils ou processus. Si l’obligation va inévitablement venir lever ce frein, sur le terrain, les entreprises font état d’un manque d’information (9 %),de la complexité perçue du format XML/UBL (9 %), ou encore le fait que leur comptable ne propose (pas encore) le service. Sans oublier les difficultés à modifier des habitudes bien ancrées (7 %). Comme tout changement, il faut y consacrer du temps, de l’énergie… et de l’argent.

Sensibiliser, expliquer et accompagner les indépendants

Depuis près d’un an, UCM, en partenariat avec l’AdN, multiplie les initiatives pour préparer les entrepreneurs wallons à ce virage. Webinaires, ateliers en présentiel, cafés-conseils pour les professionnels du chiffre : ces événements rencontrent un succès phénoménal. La plupart affichent complet en moins de 24 heures, battant au passage quelques record chez UCM ! Comme l’explique Aude-Lyne Grafé, coordinatrice du projet :

Pour beaucoup d’indépendants et PME que je rencontre, la facturation électronique est un sujet tout nouveau. On doit parfois faire face a des réactions très vives d’indépendants et d’entreprises qui expriment leur agacement face à ce qu’ils perçoivent comme une « énième » obligation administrative.

C’est pourquoi UCM martèle partout qu’il est crucial de continuer à aller à la rencontre des entreprises, sur le terrain, pour répondre à leurs questions et apaiser leurs inquiétudes bien légitimes.

Agir maintenant !

Le compte à rebours est lancé : le 1er janvier 2026, c’est demain. Pour éviter un constat d’échec à cette date, il faut intensifier dès maintenant les efforts de communication et d’accompagnement. Les experts-comptables ont un rôle clé à jouer pour guider les entreprises dans cette transition. Mais au-delà, c’est sur le terrain, au plus près des entrepreneurs, que tout se jouera. Les initiatives comme celles portées par UCM et l’AdN doivent se multiplier pour garantir que chaque entreprise, quelle que soit sa taille, soit prête à adopter la facturation électronique structurée.

Olivier Vandenabeele

Olivier Vandenabeele

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