Réouverture des commerces : reprise enthousiaste, avenir incertain

Après deux mois de confinement, les magasins non alimentaires ont été soulagés de rouvrir leurs portes lundi. Un premier coup de sonde révèle l’inventivité dont ils font preuve face à la crise mais rappelle ô combien il ne sera pas chose aisée de rattraper les pertes subies.

Des commerçants bien préparés et des clients bien équipés

Une chose est sûre, les efforts collectifs ont porté leurs fruits. Autorités communales, commerçants indépendants et clients, chacun y a mis du sien et a fait preuve de prudence. Respect mutuel était le mot d’ordre.

Les règles de sécurité ont été suivies et le port du masque a été généralisé.

Les foules ne se sont pas amassées dans les rues commerçantes comme on a pu le constater devant certaines grandes chaînes. Au contraire, les consommateurs ont préféré décrocher leur téléphone avant de rendre visite à leurs commerces locaux favoris. Et c’est tant mieux parce que bon nombre d’entre eux fonctionnent principalement sur rendez-vous.

Une opportunité dans la crise

Pour voir ce renouveau de nos propres yeux, nous sommes descendus dans les rues bruxelloises, namuroises et liégeoises, …

Arrêt à Tilff, avec la gérante de la boutique « Les Princesses » qui nous explique que l’expression chinoise correspondant au mot crise se traduit par deux idéogrammes, « Weij-Ji », qui signifient « danger » et « opportunité ».

Pour cette commerçante comme pour beaucoup d’autres d’ailleurs, c’est donc l’occasion de repenser son activité. Les contraintes imposées par les mesures d’hygiène et de sécurité sont autant d’opportunités d’appréhender les choses différemment.

Dans cette boutique tilffoise, on y est par exemple accueillis avec des tissus de séparation dignes d’une cérémonie des oscars (en lieu et place d’autocollants de distanciation) et par une pancarte personnalisée nous invitant à se désinfecter les mains à l’aide d’un joli flacon.

L’ingéniosité et la flexibilité dont les commerces indépendants sont rapidement capables n’est décidément plus à démontrer !

Laurence nous explique que quelque chose rempli d’humanité s’est produit tout au long de ces journées de reprise, les clients ont eu envie de faire plaisir aux « plus petits commerçants ». La relation-client s’est donc elle aussi réinventée.

« Il y a une réelle prise de conscience » : penser local, consommer local.

Des soutiens à prolonger

Ces constats ne sont pourtant pas synonymes d’une rentabilité retrouvée. Loin s’en faut !

Les commerces sont engagés dans de véritables gouffres financiers : charges fixes et loyers, commandes passées, invendus, surstocks, crédits en cours, … sont autant d’abîmes qu’il faut combler.

Certaines solutions ont déjà pu être dégagées : il faut les prolonger ! Nous parlons de :

  • Chômage temporaire pour force majeure.
  • Droit passerelle complet et partiel.
  • Reports de paiement des crédits en cours.
  • Accessibilité accrue à de nouveaux prêts et lignes de crédits.
  • Mobilisation de l’épargne privée : prêts coup de pouce et prêt proxi.
  • Moratoire sur les faillites.

D’autres solutions doivent encore voir le jour : les Régions doivent notamment inciter les bailleurs et locataires à s’accorder sur le paiement du loyer.

La Région flamande vient tout juste de décider d’accorder un prêt au locataire pour payer son loyer, en le conditionnant à une certaine souplesse de la part du propriétaire (faire l’impasse sur 1 ou 2 mois de loyer) : Bruxelles et la Wallonie doivent s’en inspirer.

Pour continuer à nous alimenter de vos témoignages, merci de prendre 2 minutes pour répondre à ce sondage express spécial reprise des commerces ! (à remplir avant ce samedi pour samedi 16 mai, 18h).


UCM vous informe

  • Découvrez notre foire aux questions “Coronavirus”, elle est continuellement mise à jour sur le site ucm.be. Une section est entièrement consacrée au commerce.
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Benjamin LUCAS

Benjamin LUCAS

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