Certification artisan: en avant !

Les époux Kairet sont artisans glaciers à Anthée et attachés au label artisan certifié.

La qualité d’artisan peut être obtenue depuis 2016 via une certification fédérale. Le nombre d’entrepreneurs l’ayant demandée est pourtant très faible. Place à une modification de la loi et à des avantages concrets.

Une loi. Oui… mais pour quoi ?

Elle permet de décerner la qualité d’artisan aux entreprises qui répondent aux conditions. Elle s’applique à l’entreprise et à l’entrepreneur, mais pas au produit en tant que tel.

  • L’artisan(e) doit travailler seul ou être à la tête d’une entreprise de 20 personnes au plus;
  • L’activité doit être essentiellement manuelle, authentique, axée sur la qualité, la tradition, la création ou l’innovation.

Une multitude de secteurs et d’activités sont visés, il s’agit entre autres des produits de bouche, d’artisanat d’art, de restauration d’objets, etc.

De manière pratique, le candidat artisan doit d’abord remplir un dossier sur le site du SPF Economie. Ensuite, une Commission examine la candidature et accorde la certification, qu’il pourra utiliser pendant six ans et qui sera accompagnée d’un logo.

C’est donc un atout commercial, gage de la qualité du travail, qui donne confiance aux clients. Malgré cela, aucun régime particulier ou préférentiel ne lui est adossé.

Voilà pourquoi la Belgique ne compte que 1.600 artisans certifiés à ce jour…. Alors même que le potentiel d’entreprises artisanales de notre pays s’élève à 180.000 selon les évaluations officielles.

Vers des avantages concrets pour les artisans certifiés. Oui mais lesquels ?

Donner un véritable essor à la certification artisan, c’est donc bien là tout l’enjeu. Nos conseillers Lobby l’avaient encore rappelé lors de la dernière édition de la Journée de l’Artisan.

Avec la modification de la loi actuellement envisagée par le Ministre des Indépendants et PME, UCM en profite pour se positionner à tous les niveaux. Que demandons-nous ?

  • Que l’artisanat puisse être certifié comme activité complémentaire : un indépendant à titre principal qui exerce des activités artisanales à titre secondaire doit aussi pouvoir être certifié (p.ex un kinésitérapeuthe qui crée des bijoux artisanaux par passion). Tous les candidats doivent être logés à la même enseigne, peu importe leur statut professionnel de base;
  • Que l’artisanat d’art et de la construction soit pleinement inclus dans la définition;
  • Que le titre professionnel soit légalement protégé : comment se démarquer auprès du consommateur et valoriser son travail lorsque tout commerçant peut utiliser ce terme dans sa communication ? Les titres « artisan » et « entreprise artisanale » doivent être mieux protégés;
  • Qu’un taux de TVA réduit à 6% soit appliqué aux produits artisanaux des artisans certifiés : il faudra donc se référer aux principes directeurs, cadrant ainsi l’utilisation de la terminologie « artisanal » dans l’appellation des produits;
  • Que les produits artisanaux soient éligibles aux éco-chèques;
  • Que les besoins en main d’oeuvre et formation soient comblés : des avantages fiscaux doivent être octroyés pour stimuler les stages en entreprise. En Wallonie, la nouvelle formation IFAPME permet de pérenniser le savoir-faire des artisans mais les compensations financières restent bien trop faibles;
  • Que des espaces partagés soient disponibles et adaptés aux artisans : à moindre coût et à taille adaptée, ils sont essentiels pour permettre aux artisans d’installer leurs ateliers. La région wallonne devrait utiliser les friches à réaménager à cette fin;
  • Que les événements existants tiennent compte des artisans : des réductions pour la participation et des espaces privilégiés seraient aussi les bienvenus lors d’événements tels que les foires et salons, les marchés de Noël ou autres manifestations locales.

Mais ce n’est pas tout … un important travail de communication doit voir le jour pour rendre la certification plus attractive.

Le registre des artisans certifiés ne doit pas se limiter à un moteur de recherche sous format Excel et doit se décliner, par exemple, sous forme d’application avec géolocalisation. Un marketing plus affirmé devrait également permettre de mieux faire connaître le logo artisan.


En savoir plus :

Benjamin LUCAS

Benjamin LUCAS

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