La réforme de l’aménagement du territoire va-t-elle réellement dynamiser le commerce de proximité en Wallonie ?

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Un grande réforme de l’aménagement du territoire en région wallonne est sur la table. Les intentions sont bonnes, mais les moyens mis en œuvre posent questions. Beaucoup de questions.  

Le commerce indépendant, combat historique chez UCM

La question des implantations commerciales a toujours été une question importante pour UCM. Depuis notre création, nous avons défendu le commerce indépendant, celui de proximité, celui qui est créateur d’emploi et de valeur sociétale ajoutée.

Dès l’apparition en Belgique des premières grandes surfaces, UCM a défendu la mise en place d’un cadre règlementaire clair et fort pour permettre une concurrence saine dans tous les secteurs du commerce et ainsi préserver notre patrimoine commercial.

Pour UCM, l’avenir du commerce ne passe pas par des centres commerciaux toujours plus grands. Il en résulte une concurrence acharnée, parfois en dépit du bon sens et sans rapport avec les besoins des consommateurs.  

C’est bien simple, en Belgique, on n’a jamais vu un centre commercial en périphérie être bénéfique pour le dynamisme commercial des centres-villes.

C’est pourquoi, quand la matière de l’aménagement du territoire est régionalisée, en 2015, UCM s’est félicité de la mise en place de l’observatoire du commerce. Il s’agit d’un observateur neutre et indépendant qui a accompagné efficacement les autorités communales et régionales en charge d’octroyer les permis d’implantation commerciale en Région Wallonne. UCM y siège.

Encore une réforme…

Alors que le système fonctionne avec une certaine efficacité depuis lors, on voit arriver une nouvelle réforme du Code d’aménagement du territoire (CoDT).

Avec une volonté de modernisation et de simplification, le gouvernement Wallon planche actuellement sur une réforme en profondeur du code d’aménagement du territoire – le CodT.

La réforme, qui consacre le concept « d’optimisation spatiale », a pour objectif de rationaliser et moderniser les procédures liées à la demande de permis et d’autorisations pour construire des nouveaux espaces commerciaux.

Dans ce nouveau modèle, les villes et communes seront chargées de définir – dans les 5 ans – leurs centralités (urbaines de pôles, urbaines, villageoises) et de délivrer des permis – unique – d’urbanisme. Adieu donc le permis d’implantation commercial ou permis intégré.

Période de turbulence à venir ?

Les intentions sont bonnes, rationnaliser les procédures, (re)stimuler les centralités des nos villes et villages en freinant l’étalement urbain et le développement de grands centres commerciaux en périphérie sont des objectifs qu’UCM a toujours soutenus. C’était donc nécessaire et nous le demandions.

Sur la forme, UCM regrette certaines orientations prises par la réforme et soutient les observations et inquiétudes formulées en première lecture par l’observatoire du commerce.

Particulièrement, UCM :

  • Regrette la disparition de l’Observatoire du commerce, qui a fait ses preuves et garantit la cohésion commerciale sur le territoire wallon. Il est impératif, au moins, de conserver l’expertise et les outils développés par l’Observatoire.
  • S’inquiète du poids de la responsabilité qui reposera demain sur les villes et communes. Il leur faudra un accompagnement technique, humain, documentaire et financier suffisant pour leur permettre de définir les centralités dans le délai de 5 ans prévu.
  • S’inquiète de l’abandon des critères d’appréciation spécifiques et propres aux implantations commerciales. Ne plus analyser les permis sous l’angle commercial reviendrait à nier les incidences que les projets ont sur les noyaux et nodules existants, sur l’emploi salarié et indépendant et sur l’attractivité des centres-villes.
  • Se demande si cette « dérégulation » ne va pas à l’encontre des objectifs poursuivis par le vaste et ambitieux Plan-Horizon proximité.
  • S’interroge aussi des impacts indirects de cette réforme sur les secteurs chargés de leur mise en œuvre. Les entreprises de la construction, les bureaux d’études, les architectes vont devoir revoir leur manière de travailler – il faudra les soutenir dans cette transformation !

A ce stade, nous soutenons les objectifs de la réforme sans être complètement rassurés sur le fait que ce qui est sur la table ne permette de les rencontrer totalement. UCM continuera à y être attentif.


Olivier Vandenabeele

Olivier Vandenabeele

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