Baromètre PME : Des défis à court terme dans une économie en mutation

Artisan concentré dans son atelier, illustrant la résilience des indépendants face aux défis économiques.

Traditionnellement, UCM interroge les indépendants et chefs d’entreprise wallons et bruxellois pour connaître l’état d’esprit dans lequel ils exercent leurs activités. Sur base de plus de 500 répondants, le constat est mitigé : si l’activité semble s’améliorer sur les derniers mois de 2025, les perspectives futures ne sont pas perçues comme positives par les entrepreneurs et indépendants.

En ce début d’automne, notre traditionnel indicateur de confiance se stabilise pour le troisième trimestre consécutif. Autrement dit, la confiance, bien qu’elle ne se dégrade pas, n’est pas au rendez-vous. Explications.

Une perception positive de son entreprise et son activité

Nous constatons que les entrepreneurs et indépendants perçoivent plus positivement l’activité de leur entreprise que la situation globale de l’économie. Preuve que ces derniers ont une forte capacité de résilience et de d’adaptation face aux nombreux défis et foi en leur capacité de les surmonter.

  • 72% des répondants estiment qu’ils ont autant ou plus d’activité qu’il y à 6 mois, elle était aux environs de 65% il y a encore un an.
  • Plus de 50% des répondants déclarent que leur rentabilité est aussi bonne ou meilleure qu’il y a 6 mois, le meilleur niveau de réponse depuis 2 ans.
  • Les répondants ont aussi une perception de la santé de leur entreprise (38% en sont satisfaits ou très satisfaits) bien meilleure que leur vision de l’économie en général (à peine 6%).
Travail de précision dans une PME artisanale, symbole des savoir-faire locaux confrontés à la pression fiscale et aux charges.

Une confiance dans le futur en question

Ainsi, les entrepreneurs gardent une vision positive de leur activité et gardent confiance dans leur capacité de réussir… à court terme ! Face à l’incertitude, la perception du futur est nuancée, pour ne pas dire négative. Plus que jamais, la défense des PME et indépendants reste nécessaire pour donner des perspectives et assurer des décisions allant dans le sens des intérêts de notre tissu économique.

  • 75% des chefs d’entreprise s’attendent à une baisse de leur rentabilité dans les 6 prochains mois.
  • A peine plus de 8% d’entre eux pensent engager et augmenter leur personnel dans les 6 prochains mois. Alors qu’une grande réforme du marché de l’emploi est en marche, ce message n’est guère positif !

La pression fiscale, le coût du travail, l’incertitude de l’environnement économique, les difficultés de recrutement ainsi que l’excès de normes et législations constituent le top 5 des entraves à la bonne marche des affaires. Cette tendance se confirme depuis plusieurs baromètres, soulignant encore l’urgence de réformes structurantes dans le paysage économique. Dans un contexte géopolitique particulièrement instable et avec les réformes annoncées du marché du travail (et des politiques emploi-formation liées), les dirigeants de PME et indépendants sont particulièrement inquiets face au futur.

Baromètre PME UCM – calculs UCM – octobre 2026

Et les promesses de réformes ?

Alors que cela fait une année que les gouvernements sont en place, une série de promesses électorales ont – ou vont – être mises en place. L’occasion pour UCM de tester le sentiments des PME et indépendants sur le sujet. En effet, sur papier, l’Accord de gouvernement wallon et fédéral répond à plusieurs des préoccupations majeures pour UCM, notamment en ce qui concerne le marché du travail, la formation ou encore la simplification fiscale ou administrative.

Réforme du marché de l’emploi

Concernant la réforme du marché de l’emploi, la limitation des allocations de chômage dans le temps reçoit un accueil positif (70% évaluent cette mesure comme neutre ou positive) mais avec une certaine retenue. En effet, les conséquences à venir de l’arrivée d’une série de chômeurs sur le marché de l’emploi est aussi une source de questionnements : quelle sera l’employabilité de ces personnes ? Les formations seront-elles qualitatives et disponibles ? Quelle sera la responsabilité des PME dans cette remise à l’emploi ?

Retour de la période d’essai

Le retour de la période d’essai est par contre très bien accueilli (56% évaluent cette mesure comme positive ou très positive, moins de 6% comme négative) en vue de faciliter les engagements et diminuer la prise de risque. Un bon signe pour permettre de dynamiser le marché de l’emploi, à la condition que d’autres mesures soient aussi renforcées et/ou maintenues en parallèle (réduction de cotisations sur les premiers engagements, allégement de la charge administrative, etc.).

Réforme des pensions

Si la volonté de réformes des pensions est saluée, les mesures annoncées restent à ce stade floues et complexes. Les PME peinent à comprendre l’impact réel que cela aura sur leur gestion de personnel tant que la lisibilité des projets du gouvernement ne sera pas améliorée.

Dirigeants de PME en pleine discussion stratégique, face à un avenir économique incertain et à des réformes attendues.

Des mesures concrètes encore attendues et scrutées par les entreprises

Vous l’aurez compris, les attentes sont encore importantes pour des PME sous pression : législation surchargée, taux d’intérêt élevés, marché de l’emploi sous tension… Tout cela a un impact sur la volonté d’investir et de croire en l’avenir. Nos travaux auprès des indépendants et dirigeants de PME via le programme « J’entreprends mon bien être » sont aussi sans appel : la pression fiscale et administrative devient leur principale source de stress (pour plus d’une personne sur deux), derrière la charge de travail. Illustration, s’il en fallait encore, du besoin d’alléger la pression et de libérer les énergies entrepreneuriales.

(pour plus d’une personne sur deux), derrière la charge de travail. Illustration, s’il en fallait encore, du besoin d’alléger la pression et de libérer les énergies entrepreneuriales.

Dans un moment d’arbitrages budgétaires que l’on sait importants, nous passons un message : renforcer le cadre propice à la création et au développement d’activité doit être une priorité absolue pour protéger notre modèle social et donner des perspectives d’avenir. Réduire les moyens aurait un effet délétère et réduirait les perspectives pour nos indépendants et PME, colonne centrale de soutien de notre prospérité économique et de l’équilibre social au sein de notre société.

Clément Poulain

Clément Poulain

Conseiller Economie et Industrie - Chargé des études socio-économiques au Service d'Etudes

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