Soldes : les commerçants indépendants misent sur le lien local plutôt que sur les rabais

Aujourd’hui débutent les soldes d’été. A cette occasion, UCM dévoile les résultats d’un sondage mené auprès des commerçants indépendants. Il met en lumière une réalité préoccupante : les soldes ne semblent plus être un levier majeur de vitalité économique des commerces de proximité. Face à ce constat, UCM appelle à un soutien renforcé pour valoriser le rôle clé des commerçants dans la création de lien social et la dynamisation des communautés locales.

Les soldes : un impact limité pour les indépendants

Le sondage révèle que 40 % des commerçants indépendants ne participeront pas aux soldes, et 55 % estiment que cette période n’augmentera pas significativement leurs ventes. Pour un commerçant indépendant sur deux, les soldes n’ont aucun impact sur le chiffre d’affaires, et seuls 20 % les jugent indispensables ou vitales pour leur activité.

Le e-commerce, un concurrent direct aux soldes traditionnelles des indépendants

Par ailleurs, 60 % des commerçants constatent une stagnation du chiffre d’affaires lié aux soldes depuis plusieurs années, tandis que 25 % observent une décroissance. Ces chiffres traduisent une nette perte d’attractivité des soldes, concurrencées par les promotions permanentes en ligne. Comme l’exprime un commerçant : « Les soldes ont perdu de l’intérêt face à la solderie permanente d’Internet. »

En parallèle, on note que les stocks restent stables par rapport aux autres années pour 53 % des commerçants, mais 30 % signalent une diminution par rapport à l’année précédente, reflétant une prudence dans la gestion des stocks face à un contexte économique incertain. Si un tiers des commerçants affiche un chiffre d’affaires stable et un autre en croissance, un tiers rapporte une baisse, à l’image d’un secteur en constante recherche de stabilité.

Le lien social au cœur de la stratégie du commerce de proximité

Ce sondage révèle également que loin de se limiter à la « fonction commerce », les indépendants interrogés se positionnent comme des acteurs centraux de la vie locale. Selon l’enquête, 70 % des clients des commerces indépendants sont des habitués, et 6 commerçants sur 10 estiment que leur ancrage local est un facteur d’attractivité.

De plus, un commerçant sur deux se considère comme un acteur important de la vie locale, et plus de la moitié appartient ou souhaite rejoindre une association ou un collectif local. Cependant, 40 % des commerçants déplorent une diminution de leur rôle sociétal, notamment face à la montée de l’e-commerce.

Face à ces défis, les commerçants investissent dans la relation client pour se démarquer : deux tiers d’entre eux prennent des initiatives pour fidéliser leur clientèle, comme des services personnalisés, des événements ou des expériences uniques. La plus-value d’aller en boutique n’a jamais été aussi importante.

Un lien local fort mais un sentiment d’abandon : le paradoxe du commerçant de proximité

Pourtant, le sentiment d’abandon persiste, comme en témoigne ce commentaire : « Les clients sont contents d’avoir un commerce de proximité, mais ils font la majorité de leurs achats ailleurs. ». Un appel à repenser le soutien aux commerces indépendants.

UCM appelle les pouvoirs publics, à tous les niveaux de pouvoirs, à repenser les politiques de soutien aux commerces indépendants. Les soldes, autrefois moteur économique, ne suffisent plus à « faire recette ». La concurrence de l’e-commerce et des grandes enseignes internationales fait énormément de dégâts.

UCM appelle à des politiques de soutien renforcées pour les commerces de proximité

UCM plaide pour des mesures concrètes favorisant l’attractivité des commerces de proximité, comme des aides à l’innovation, des allégements fiscaux ou des campagnes de sensibilisation pour encourager l’achat local. Les commerçants indépendants ne demandent qu’à continuer de jouer leur rôle d’animateurs de la vie locale, mais ils ont besoin d’un soutien adapté pour y parvenir.

« Les commerçants indépendants sont le cœur battant de nos quartiers. Ils créent du lien, de la convivialité et de l’attractivité. Mais sans un soutien renforcé, leur avenir est menacé », déclare Pierre-Frédéric Nyst, président d’UCM.