L’absentéisme est un sujet dont on parle beaucoup, et pour cause : son impact sur les entreprises, en particulier les plus petites, est considérable. Pour les PME, chaque absence handicape. Elle coûte cher — en temps, en organisation, en énergie, et en argent.
UCM en parlait à la radio mercredi dernier !
Conséquences pour les PME : coûts, tensions, désorganisation
Contrairement aux grandes entreprises, les PME ne disposent pas d’équipes pléthoriques ou de services RH étoffés capables de jongler avec les absences. Une personne absente, c’est parfois :
- un service qui ralentit,
- un client qu’on ne peut pas servir à temps,
- une charge de travail supplémentaire pour les collègues.
Les indépendants aussi touchés : une vulnérabilité spécifique
Et au-delà de l’absence en elle-même, c’est l’incertitude qui pèse : quand la personne va-t-elle revenir ? Pourra-t-elle reprendre son poste ? Faut-il engager quelqu’un ? Suspendre un projet ? Ce flou constant peut freiner le développement d’une PME et désorganiser durablement ses équipes.
La lutte contre l’absentéisme repose sur une coopération renforcée entre les entreprises, les travailleurs et tous les acteurs médicaux. Au niveau des employeurs de PME, cet enjeu comprend plusieurs dimensions concrètes : le paiement du salaire garanti, la réorganisation du travail au pied levé, mais aussi l’accueil et la réintégration des travailleurs absents en tenant compte de leur état de santé. Ce sont des responsabilités lourdes, souvent assumées dans des conditions d’incertitude et avec peu de moyens.
Une approche préventive : vers une culture du bien-être au travail

Les employeurs ne sont pas démunis pour autant. Il existe des politiques de prévention efficaces, à condition d’être bien accompagnés. Les services externes de prévention et de protection au travail (les « médecines du travail ») jouent ici un rôle essentiel : ils peuvent aider à anticiper les risques, adapter les postes, trouver des solutions avec l’employeur et le travailleur.
Autre levier crucial : la réintégration informelle, c’est-à-dire la possibilité, pour l’employeur et le salarié, de convenir ensemble d’un retour au travail progressif ou adapté. Cette souplesse est précieuse, surtout dans les structures à taille humaine.
Mais soyons lucides : même avec les meilleures intentions, la prévention ne suffit pas toujours. Certains cas d’absence sont longs, complexes, et nécessitent un accompagnement spécifique.
Le récent « plan global de prévention et de réinsertion des malades de longue durée » apporte plusieurs mesures encourageantes. Il met l’accent sur les capacités restantes des personnes en incapacité, plutôt que sur leurs limitations. Il encourage le maintien du lien entre l’entreprise et le travailleur, y compris pendant les périodes d’absence. Il facilite, dans certains cas, une réintégration auprès d’un autre employeur, lorsque cela s’avère nécessaire. Il étend aussi la période de rechute de deux à huit semaines, rendant la reprise plus sécurisée.
Les attentes d’UCM : prévention, accompagnement, équilibre
Ces évolutions vont dans le bon sens et reconnaissent la complexité des situations tout en renforçant l’objectif partagé du retour à l’emploi. UCM les soutient.
Mais d’autres mesures inquiètent. Le gouvernement souhaite désormais que certaines entreprises participent financièrement au coût de l’incapacité de travail de leurs collaborateurs, en plus du salaire garanti déjà payé en début de période d’absence. C’est un double coup dur pour les employeurs. Heureusement, les PME de moins de 50 travailleurs seront exemptées de cette contribution. C’est une reconnaissance bienvenue de leurs contraintes spécifiques.
Autre injustice persistante : la différence de traitement entre ouvriers et employés. Aujourd’hui, les ouvriers bénéficient de 14 jours de salaire garanti, contre 30 pour les employés. UCM plaide pour une harmonisation vers le régime des ouvriers, plus réaliste et plus équitable pour les employeurs. Dans une économie où les frontières entre fonctions manuelles et intellectuelles s’estompent, ce déséquilibre n’a plus lieu d’être.

Agir maintenant pour préserver la vitalité des PME
L’absentéisme est un enjeu collectif. Il ne peut pas reposer uniquement sur les épaules des chefs d’entreprise. Sa gestion efficace passe par un effort partagé entre les employeurs, les travailleurs, les services de prévention, les médecins et les pouvoirs publics.
La lutte contre l’absentéisme, ce n’est pas simplement gérer des absences. C’est préserver la capacité d’une PME à tenir le cap, à rester organisée, à continuer à servir ses clients et à maintenir un climat de travail sain, même dans l’incertitude.
Pour UCM, défendre les indépendants et les dirigeants de PME, c’est veiller à ce que les politiques publiques prennent en compte leurs réalités. Sur l’absentéisme comme ailleurs, nous continuons à faire entendre leur voix.