COP 30 : Le rapport PLAN-CERAC nous rappelle que l’inaction climatique coûtera cher à la Belgique

Inondations sévères dans une ville belge, conséquence du dérèglement climatique

En pleine COP 30, un rapport conjoint du Bureau Fédéral du Plan et du CERAC vient nous rappeler que le changement climatique n’est pas qu’une question environnementale, c’est aussi et surtout une bombe à retardement économique et budgétaire.

Alors que les délégations du monde entier se réunissent pour la COP 30, la Belgique dispose désormais d’une évaluation chiffrée de ce que pourrait lui coûter l’inaction face aux dérèglements climatiques. Le rapport publié par le Bureau fédéral du Plan et le CERAC pose une question aussi simple qu’inquiétante : « Quels sont les coûts à long terme pour l’économie et les finances publiques des impacts physiques du changement climatique en Belgique ? »

La réponse ne laisse aucune place à l’ambiguïté. Sans mesures d’adaptation supplémentaires, les pertes économiques seront considérables.

Sol agricole fissuré par la sécheresse impactant la production de blé en Belgique

Des chiffres qui donnent le vertige

Le rapport estime que, d’ici 2050, la perte de PIB pourrait atteindre entre 2,8 % et 5 % selon les scénarios de réchauffement considérés. Pour mettre ces chiffres en perspective : cela représente des dizaines de milliards d’euros qui s’évaporeront de notre économie, simplement parce que nous n’aurons pas agi à temps.

Plus alarmant encore : l’impact sur les finances publiques. La trajectoire de la dette publique belge pourrait connaître une augmentation pouvant aller jusqu’à 15 points de pourcentage du PIB d’ici 2050. Pour maintenir la dette sur une trajectoire stable, il faudrait des ajustements budgétaires représentant entre 0,7 % et 1,4 % du PIB chaque année. Autrement dit, des efforts d’austérité colossaux ou des hausses d’impôts significatives.

La Belgique, petite économie ouverte, est particulièrement vulnérable aux chocs sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Les secteurs clés sont exposés au stress hydrique et à la volatilité des prix des matières premières importées, souvent issues de régions déjà fortement impactées par le climat.

Ces conclusions ne doivent pas nous immobiliser face à l’ampleur du problème mais plutôt nous inciter à agir avec d’autant plus de détermination pour aider les PME.

Au-delà des mots, des actes

Le rapport PLAN-CERAC nous rappelle que nous sommes face à un choix : investir aujourd’hui dans l’adaptation et la mitigation, ou payer beaucoup plus cher demain. Les coûts de l’inaction dépasseront largement ceux de la transition.

Pour nos entreprises, et particulièrement les PME que représente UCM, les enjeux sont multiples :

  • Risques physiques : inondations, canicules, perturbations des chaînes d’approvisionnement.
  • Productivité en baisse : stress thermique, impacts sur la santé des travailleurs.
  • Coûts d’assurance : augmentation prévisible des primes face à la multiplication des sinistres.
Contrôle technique environnemental dans une station d'épuration par deux ingénieurs en tenue de sécurité

Un appel à nos décideurs

En cette COP 30, le message doit être clair : nous n’avons plus le luxe d’attendre. Les décideurs politiques belges doivent dépasser la gestion court-termiste et passer de la rhétorique à l’action concrète :

  • Augmenter les investissements dans les infrastructures résilientes (infrastructures, prévention, gestion de l’eau).
  • Accélérer le soutien aux PME dans leur transition écologique (chaque dixième de degré évité, c’est des milliards d’euros et des milliers d’emplois préservés).
  • Intégrer systématiquement les risques climatiques dans toutes les décisions budgétaires et économiques.
  • Développer des mécanismes de solidarité face aux chocs climatiques.
Pancarte écologique There's no planet B tenue devant des cheminées d'usine rejetant du CO2

Le rapport PLAN-CERAC n’est pas une prophétie de malheur, c’est un signal d’alarme salutaire.

Les chiffres sont là, les risques sont connus, les solutions existent. La question maintenant n’est plus de savoir si nous devons agir car, comme le démontre ce rapport avec une rigueur scientifique implacable : le coût de l’inaction sera bien plus élevé que celui de l’action. Vraiment plus élevé !

Antoine Bertrand
Pour UCM

ucmin

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