Un budget sans attendre Noël ! UCM a constamment scruté les débats, est intervenu pour défendre les intérêts des employeurs et a aujourd’hui accès aux décisions du gouvernement. Indexation plafonnée, flexibilité du travail, réintégrations des malades de longue durée… Nous détaillons pour vous les réformes qui toucheront les employeurs.
Ca a été des semaines d’incertitude et de négociations sous tension. Nous parlions ici même de négociations au bord de la rupture. Ce lundi 24 novembre Le gouvernement fédéral a finalement scellé un accord budgétaire. Pour les PME, le sentiment dominant est clair et nous l’avons exprimé par communiqué de presse : « le pire a été évité » .
Plusieurs mesures qui auraient lourdement fragilisé les petites entreprises ont été abandonnées ou nettement atténuées. Dans un contexte économique déjà tendu, cet accord offre un minimum de visibilité et préserve quelques marges de manœuvre. Pour autant, il reste évident que de nombreux points devront encore être surveillés de près. Pour un inventaire des mesures, rendez-vous sur le portail UCM.
Indexation des salaires : un compromis qui évite le choc
Le dossier de l’indexation des salaires menaçait de devenir un véritable séisme pour les PME. Nous nous sommes opposés à un saut d’index automatique qui aurait déstabilisé tant les entreprises que les travailleurs.
« C’est un compromis à la belge qui va être compliqué à mettre en place » – Anne-Sophie Snyers, secrétaire Générale UCM, dans QR Le Débat (RTBF).
Le compromis finalement trouvé maintient l’indexation jusqu’à 4.000 € brut et prévoit une suppression ponctuelle au-delà en 2026 et en 2028. L’employeur assumera la moitié de ce coût supplémentaire, tandis que l’État récupérera 883 millions d’euros. Ce scénario n’est pas sans impact, mais il évite une explosion immédiate et incontrôlée des coûts salariaux. Les entreprises conservent ainsi une certaine prévisibilité, indispensable dans un contexte où les marges sont déjà sous pression. L’effet restera toutefois important dans les secteurs intensifs en main-d’œuvre, où la moindre augmentation pèse sur la viabilité du modèle économique.

Flexibilité et embauche : des outils essentiels sont préservés
Deux signaux particulièrement positifs méritent d’être soulignés : la généralisation des flexi jobs à l’ensemble des secteurs et le maintien des aides pour les cinq premières embauches. Dans un marché du travail toujours marqué par la pénurie, ces mécanismes constituent une véritable bouffée d’air pour les PME. Ils facilitent la croissance, sécurisent les engagements et permettent de répondre plus aisément aux fluctuations d’activité. À ces avancées s’ajoute enfin la concrétisation d’une mesure longtemps bloquée : la réforme des heures supplémentaires volontaires va entrer en vigueur. C’est une excellente nouvelle pour les entrepreneurs, qui pourront compter sur un cadre plus souple et mieux adapté aux réalités du terrain.
Une réserve subsiste cependant : l’obligation d’enregistrer le temps de travail dès 2027. Même si une certaine flexibilité dans la méthode d’enregistrement est annoncée, cette charge administrative risque de peser sur les petites structures. Nous serons particulièrement vigilants pour que ce dispositif reste praticable et proportionné.
Retour au travail : l’approche est équilibrée
Sur le dossier sensible du retour au travail des malades de longue durée, un équilibre semble avoir été trouvé. Certes, il s’agit d’une responsabilité collective de tous les acteurs, mais il était tout aussi essentiel de ne pas alourdir les obligations des petites entreprises. L’exemption du complément au salaire garanti pour les structures de moins de 50 travailleurs constitue donc un signal positif et une mesure de justice.
Autre élément rassurant : l’abandon de l’idée d’un alignement généralisé du salaire garanti sur le régime des employés. Une telle harmonisation aurait entraîné des surcoûts considérables pour de nombreuses PME, déjà confrontées à la hausse continue des charges. Cette ligne rouge a été préservée, et c’est une victoire importante pour le tissu économique local.

Conclusion : vigilance constructive et concertation indispensable
Cet accord aurait pu être nettement plus pénalisant pour les PME. Plusieurs menaces ont été écartées, et certaines avancées tangibles offrent un minimum de stabilité. Pour autant, l’essentiel se jouera dans la mise en œuvre des mesures. Celle-ci devra impérativement se construire en concertation étroite avec les représentants des PME afin d’en garantir une application pragmatique et réaliste.
Les PME constituent l’ossature de notre économie et un moteur essentiel de l’emploi local. Leur compétitivité doit rester au centre des décisions politiques. C’est à cette condition que cet accord pourra être transformé en véritable opportunité et contribuer durablement au dynamisme entrepreneurial de notre pays.
