Télétravail : non au contrôle pour le contrôle

Le Comité de concertation de ce 24 mars a imposé une nouvelle obligation aux employeurs. Elle concerne les travailleurs dont les fonctions sont incompatibles avec le télétravail. De nombreuses questions sont toujours en attente de réponses.

Au moment d’écrire ces lignes, rien n’est clair sur cette obligation nouvelle. Il semble être question pour les 228.000 employeurs (+ les employeurs publics) du Royaume, de devoir mensuellement renseigner à l’ONSS le nombre total de travailleurs et le nombre total de travailleurs dont la fonction est incompatible avec le télétravail.

Mais force est de constater qu’à ce stade, c’est la bouteille à encre! Le gouvernement n’apporte pas (encore) de réponses aux nombreuses questions que les employeurs se posent. Avec une réelle crainte : se retrouver face à une usine à gaz administrative. Une difficulté de plus en cette période de crise : est-ce vraiment ce dont les entreprises ont besoin?

 

Il est également permis de se demander ce que va faire l’ONSS (organisme sans la moindre expertise en matière de télétravail) de ces centaines de milliers de données. On nous répond que ça devrait faciliter les contrôles. Mais est-ce bien là qu’on attend que les entrepreneurs mettent le paquet?

Pas possible dans les PME

Autre question: Quid des PME? Dans les petites structure, les personnes sont polyvalentes. Elles ont toutes sortes de fonctions. Certaines sont compatibles avec le télétravail, d’autres pas. On fait comment?

C’est pour cette raison qu’UCM a écrit au ministre Pierre-Yves Dermagne pour lui demander que les entreprises de moins de 10 travailleurs soient exclues de cette nouvelle obligation.

Jusqu’à quand!?

On l’a vu avec le couvre-feu, notamment. Une obligation temporaire, une fois posée, a tendance à ne pas vouloir disparaître. C’est donc avec la plus grande circonspection qu’on voit arriver cette nouvelle obligation pour tous les employeurs de confier des données relatives à leur gestion à un organisme incompétent en la matière.

Dans cette période où chaque minute de la journée des entrepreneurs est utilisée pour maintenir leur activité en vie, cette nouvelle charge pourrait être la goutte qui fait déborder le vase après les investissements consentis pour mettre en place un télétravail lui-même imposé.

Matthieu DEWEVRE

Matthieu DEWEVRE

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