Le baromètre des indépendants et PME bruxellois reste dans le rouge

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La crise que nous traversons depuis plus d’un an offre peu de perspectives aux indépendants et PME bruxellois. 744 répondants ont rempli le dernier Baromètre de Brupartners. Présentation des résultats.

Évolution ressentie des 6 derniers mois

Tous les indicateurs étudiés obtiennent un score négatif. Il y a toutefois une reprise partielle de l’activité économique: le secteur des services semble s’en sortir mieux que les autres secteurs. Nous sommes cependant encore loin de la situation des entrepreneurs en 2019. Les indicateurs relatifs au personnel se dégradent concernant la motivation et la qualité du personnel.

Quels sont les facteurs influents? Le fait de ne pas pouvoir travailler normalement (accès aux espaces de travail tant pour le travailleur que le client, recherche de personnel qualifié) est un facteur particulièrement négatif. Le télétravail et les restrictions d’ouverture ont certainement joué un rôle.

Une autre insatisfaction concerne les mesures de soutien (aides à l’emploi et à l’investissement). Cela pourrait s’expliquer par la lenteur et le processus administratif des différentes primes. Ainsi que par la différence de montants entre Régions.

Quelles priorités pour les 6 prochains mois?

Les entrepreneurs font preuve de résilience dans les difficultés. Ils s’activent et veulent renforcer le potentiel de leur(s) entreprise(s). Leurs priorités d’investissement des 6 prochains mois sont :

  • la communication et le marketing (35 %);
  • la formation (29 %);
  • la levée de fonds ou crédit (19 %);
  • les investissements en aménagement (19 %);
  • les investissements en numérique (18 %).

Focus : crise économique et taxe kilométrique

Leur capacité à rebondir se confirme dans les actions qu’ils envisagent pour garantir la continuité de leur entreprise. 

En effet :

  • 44 % vont réduire leurs coûts fixes;
  • 29 % vont élargir leur marché ou investir dans la numérisation et la rénovation;
  • 22 % vont réorienter leur business model.

D’autre part :

  • 22 % indiquent qu’ils vont arrêter leur activité, entamer une procédure de réorganisation judiciaire ou une médiation ou encore faire faillite;
  • 17 % d’entre eux indiquent qu’ils ne savent pas vraiment quoi faire.

Concernant l’accompagnement externe qu’ils envisagent :  42 % d’entre eux déclarent qu’ils ne solliciteront pas d’aide externe ! Tandis que 39 % se tournent vers leur expert-comptable et 10 % des entrepreneurs vont demander un soutien psychologique.

Le comportement de l’entrepreneur en cas d’adoption de la taxe kilométrique « Smartmove » est interpellant. La plupart des chefs d’entreprise (41 %) préféreraient limiter leurs déplacements dans et vers Bruxelles, plutôt que d’utiliser un autre moyen de transport (10 %). En outre, plus de 31 % ne changeront pas leurs habitudes de déplacement et se contenteront de payer la taxe. L’introduction de Smartmove risque de ne pas permettre le modal shift attendu.

Des recommandations

Aides/soutien

Il faut moduler les aides en fonction de la taille de l’entreprise et de la perte de chiffre d’affaires. Pourquoi? Pour permettre la prise en compte de la situation réelle de l’entreprise, aider ceux qui en ont le plus besoin et répondre partiellement à ces constats. Une aide devrait pouvoir être octroyée aux entrepreneurs en difficultés sur base individuelle. Et ce, tous secteurs confondus.

Perspectives

Il faut donner des perspectives aux secteurs fermés, à l’arrêt ou soumis à des limitations importantes. Notamment en termes de timing, de conditions de réouvertures et d’aides à moyen et long terme. Une des clés pour retrouver une vie économique normale est la campagne de vaccination. Accélérez le tempo!

Accompagnement

Il faut un accompagnement spécifique et individualisé pour permettre aux entrepreneurs de mettre en place ses priorités et actions envisagées. Notamment en termes de communication, de formation, de réduction des frais fixes, … Il faut sensibiliser ceux qui n’osent pas demander de l’aide et qui pourraient survivre avec un accompagnement.

Mobilité

Il faut prendre en compte l’impact de la politique de mobilité du gouvernement bruxellois sur l’économie bruxelloise. Pourquoi? Pour ne pas faire de Bruxelles un désert économique. LA condition de réussite des aides sera de ne pas imposer de nouvelles charges sur les entreprises.

Consultez les résultats du Baromètre des Indépendants et PME bruxellois

Sophie Heuskin

Sophie Heuskin

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