Diversification des moyens de paiement dans les commerces

A l’occasion de notre sondage traditionnel sur les soldes, nous avons interrogé les commerçants indépendants wallons et bruxellois sur les moyens de paiements utilisés dans leur établissement.

Retrouvez également notre intervention sur Canal Z : https://trends.levif.be/canal-z/les-ventes-en-baisse-dans-le-commerce-de-detail/

Une offre de modalités de paiement électronique diversifiée, malgré un coût important…

Près de 9 commerces sur 10 (87,5%) permettent de régler les achats via une carte de débit. Il faut noter l’importance croissante du smartphone qui est utilisé par plus d’un commerçant sur deux (55,4%).

Le paiement électronique est privilégié par les clients. En effet, plus de 3 commerçants sur quatre (75,7%) déclarent que plus de la moitié des achats effectués dans leur magasin sont réglés via un outil de paiement électronique.

Bien que cela représente un coût non négligeable, les commerces offrent une diversité importante de modalités de paiement électroniques. En moyenne, les commerçants déboursent 90 euros par mois pour l’utilisation des outils de paiement numérique. Il faut noter que près de 29,1% d’entre eux paient plus de 100 euros par mois pour ce service.

…afin de laisser la liberté au client sur le choix du moyen de paiement qui lui convient le mieux.

La quasi-totalité des commerçants (96.8 %) ne refusent pas le paiement en espèces. D’ailleurs, lorsqu’on leur demande ce qui les freine à devenir un commerce « cashless », leurs principales préoccupations sont, la peur de perdre des clients (46,9%), le coût (39,0%) et la liberté du choix du moyen de paiement qui convient le mieux au client (37,3%).

La gestion de l’argent liquide issue des paiements en cash est aussi coûteuse et contraignante.

Les difficultés rencontrées dans la gestion du cash portent sur l’accessibilité aux distributeurs de billets offrant les possibilités de dépôt d’argent (39,7%) et les pénuries de pièces de monnaie (34,8%). La tendance des banques à réduire le nombre d’agences et de distributeurs de billets de banque réduit les possibilités de dépôt d’argent pour les commerçants.

Le sentiment d’insécurité (15,2%), les frais élevés pour les dépôts à la banque (11,4%) et les erreurs de caisse (11,0%) sont mis en avant dans une moindre mesure.

Il faut noter qu’un commerçant sur quatre (26,8%) ne sait pas combien lui coûte la manipulation du cash dans son magasin.

Quels enseignements et revendications pour UCM?

Le coût des installations de paiements électronique et de transactions reste trop élevé . UCM demande depuis longtemps davantage de transparence et de comparabilité des coûts.

La méconnaissance du coût de la gestion du cash est interpellante. Il devrait être mieux suivi et monitoré par les commerçants.

Le Ministre Pierre-Yves Dermagne a formulé deux propositions en ce sens que UCM soutient : le plafonnement de la commission interchange qui permettrait de réduire légèrement le prix des transactions et l’instauration d’un comparateur des offres de paiements électroniques. Pour UCM, ce comparateur doit être accompagné d’informations pédagogiques sur la structure de coût des paiements et de conseils pour que les entrepreneurs se posent les bonnes questions et choisissent la solution la plus adaptée à leur situation. Il devrait également informer et sensibiliser les entrepreneurs sur les coûts « cachés » de gestion du cash. L’outil pourrait même mesurer les coûts en comparaison avec une offre de paiement électronique. 

Enfin, il est primordial que les banques dans le cadre du projet Batopin prévoient suffisamment de distributeurs avec possibilité de dépôt d’argent. A ce stade, ce n’est pas garanti.

Sophie Heuskin

Sophie Heuskin

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