Covid 19 et création d’entreprises

En 2020, avec la crise Covid, la Wallonie et Bruxelles trinquent tandis que la Flandre s’en tire bien niveau création d’entreprises.

2020 est une année à mettre entre parenthèses. La Covid a bouleversé l’économie, en particulier dans certains secteurs. Des porteurs de projet ont néanmoins pris le risque de créer leur entreprise. Malheureusement, moins en Wallonie et à Bruxelles qu’en Flandre.

Évolutions constatées

Pour l’ensemble de la Belgique

Pour l’ensemble de la Belgique, on a enregistré une augmentation de 0,64 % avec plus de 106.700 nouvelles entreprises. C’est une performance exceptionnelle dans le contexte du coronavirus ! La crise sanitaire n’a pas amoindri le goût du risque et de l’effort, n’a pas brisé l’optimisme et la confiance en l’avenir. Le nombre total d’indépendants a encore augmenté en 2020. Mais pas d’illusion… La vague de faillites et de cessations est encore devant nous. En effet, durant l’année 2020, une bonne partie de l’économie a été fermée pour limiter la propagation du virus. Le moratoire sur les faillites a permis jusqu’alors de limiter, voire d’interdire, les dépôts de bilan.

Évolutions régionales et provinciales

Si on regarde les évolutions par région, toute la croissance provient de la Flandre (+1,12 %) alors qu’on observe un recul important à Bruxelles (-11,16 %) et en Wallonie (-5,00 %). Depuis 2018, l’accès à la profession a été régionalisée pour certaines activités. La Flandre a ainsi assoupli les conditions d’exercice dans un certain nombre d’activités. Il est cependant trop tôt pour attribuer les évolutions constatées à cette régionalisation de l’accès à la profession. Une étude plus approfondie avec plus de recul de données sera nécessaire dans les mois à venir pour en clarifier les effets.

La Wallonie est à la traîne malgré une croissance significative dans certaines provinces. Pendant qu’on enregistre un accroissement en province de Luxembourg (+4,43 %), toutes les autres provinces wallonnes voient l’effectif des nouvelles entreprises se réduire.

Formes juridiques et secteurs

Les entreprises créées en personne physique reculent (-2,71 %) et leur part suit la même tendance en passant de 60,44 % à 58,42 % des starters. La répartition par sexe se stabilise autour de 60 %/40 % en faveur des hommes. L’accroissement est plus important pour les nouvelles sociétés (+5,76 %) et la SRL (anciennement SPRL, SPRL-S et SPRL-U) reste la forme juridique prépondérante et représente près d’une nouvelle entreprise sur trois (31,6 %).

Plus d’une entreprise sur trois (37,2 %), nouvellement créée, est active dans les services. Viennent ensuite les professions libérales (15,4 %), où les professions médicales sont les plus importantes avec près de deux créations sur trois dans ce groupe sectoriel. Les évolutions sont contrastées. Les progressions les plus importantes sont enregistrées dans:

  • le commerce de détail (+22,62 %),
  • la construction (+10,22 %) et
  • l’automobile (8,57 %).

Tandis que les secteurs suivants reculent:

  • l’Horeca (-13,82 %),
  • le transport (-10,84 %) et
  • les services (-4,47 %).

Le top 3 des secteurs d’activité des créateurs est constitué:

  • des activités de conseil pour les affaires et autres conseils de gestion (5.135),
  • du Commerce de détail par correspondance ou par internet (4.249),
  • de la construction générale de bâtiments résidentiels (2.783).
 

Survie à 5 ans et engagement des travailleurs salariés

Parmi les entreprises créées en 2016, 68,9 % sont encore actives au début de l’année 2021.  Le taux de survie à 5 ans est plus élevé à Bruxelles (69,0 %), puis en Flandre (68,9 %) et puis en Wallonie (68,3 %).  En termes de secteurs, 70 % des commerces de gros et des professions libérales (69,7 %) survivent à leurs cinq premières années, cette proportion est de 66,7 % dans l’Horeca.

6,8 % des entreprises ayant débuté une activité a engagé du personnel dans la même année. C’est moins que les 10 % d’il y a 3 ans. Les créateurs wallons (7,8 %) et bruxellois (6,5 %) engagent plus que les flamands (5,8 %) durant leur année de création.

Conclusion

Les chiffres présentés montrent que malgré l’incertitude, des hommes et des femmes courageux ont pu saisir ou construire des opportunités qui se sont matérialisées par la mise sur pied de leur entreprise.

UCM est pleinement engagée auprès de ces créateurs. Des experts en création d’entreprise sont disponibles pour :

  • des conseils de base,
  • des conseils personnalisés,
  • la réalisation d’une étude de faisabilité ou d’un plan d’affaires.

Nos responsables politiques ont également un rôle à jouer pour s’assurer que chacun continue à entreprendre. C’est pourquoi UCM demande :

  • la baisse des charges fiscales et parafiscales déjà très élevées en Belgique;
  • la réduction des charges administratives et des contraintes règlementaires qui aspirent une énergie qui devrait être dédiée à la création de richesses et d’emplois par les entrepreneurs;
  • le rôle des banques et institutions publiques financières qui devront permettre la mise à disposition des financements pour les projets susceptibles d’accentuer et de pérenniser la croissance des entreprises.
Charlie TCHINDA

Charlie TCHINDA

Charlie Wesley TCHINDA TAMETSA Statisticien – Coordinateur des Etudes UCM National - Service d'Etudes

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