Soldes d’hiver : symbole d’un commerce en mutation

Aucun miracle attendu et il n’y en a pas eu. A l’aube des soldes, le moral n’était guère au beau fixe, tant en matière de chiffre d’affaires que de fréquentation. Pessimistes, qu’attendaient les commerçants wallons et bruxellois ? Que s’est il passé et quelles recommandations formuler ?

Fin décembre 2021, 6 commerçants sur 10 subissaient une baisse de leur chiffre d’affaires. Beaucoup avaient aussi un plus gros stock à la veille des soldes, allant parfois jusqu’à 20 % plus volumineux que les années précédentes !

Fin janvier 2022, on constate un bien faible bilan. Si le résultat des soldes est évidemment meilleur que l’an dernier, il reste inférieur d’au moins 15% à celui de 2019.

L’impact covid mais pas que …

Si de nombreux acheteurs potentiels se sont retrouvés malades ou en quarantaine durant ce mois de janvier, bien d’autres éléments entrent également en ligne de compte.

On constate une baisse de chiffre d’affaires différente en fonction des endroits. C’est bien parce que le télétravail a déplacé la clientèle. Des grands centres urbains vers les plus petits noyaux commerciaux, le retour à la consommation locale se fait ressentir.

Et la demande pour certains produits se réduit : des milliers de Belges ne sortent quasiment plus de chez eux, ils s’habillent de façon plus décontractée.

Ce télétravail a aussi favorisé les achats en ligne : 60% des commerçants interrogés ont désormais intégré la vente en ligne dans leur entreprise.

Enfin, la baisse du pouvoir d’achat liée au prix de l’énergie est l’une des explications principales de cette absence de shopping plaisir. Les consommateurs surveillent de très près leur portefeuille. Point noir pour les commerçants ? Cette hausse les touche doublement, en tant que consommateur ainsi que comme indépendant.

Mais au fond, comment s’en sortir ?

Les commerçants indépendants restent très majoritairement attachés à ces soldes qui leur permettent de vendre à perte et donc de liquider leurs stocks. Gagner en trésorerie et financer les saisons suivantes, c’est bien là l’objectif.

Point de vue consommateurs aussi, ces mois de janvier et juillet sont bien connus et ancrés dans les mœurs.

Un maintien des soldes, oui évidemment.

Un plan global de redéploiement commercial, deux fois oui !

En Wallonie

Le Plan Horizon-Proximité est sur les rails. Il vise à sauvegarder le commerce existant et à donner un nouveau souffle aux centres urbanisés. UCM l’a coconstruit avec la Région wallonne et attend que sa concrétisation réponde aux enjeux de demain : mixité commerciale, digitalisation, mobilité et accessibilité, accompagnement financier, etc.

A Bruxelles

Il faut réanimer les quartiers en souffrance. Comment ? Via une réflexion sur les baux commerciaux, une gestion plus dynamique des cellules vides et un soutien des commerçants offrant une expérience globale et positive au client.

Au fédéral

La stratégie d’e-commerce 4 Belgium est en préparation. UCM demande avant tout que la définition de l’e-commerce soit précisée. Mais aussi que les interactions avec les autres secteurs et la pression des géants soient prises en considération, que l’attractivité de la Belgique soit mieux analysée, que les conditions pour un commerce durable soient mises en œuvre via une offre logistique suffisante.

Tous ces enjeux, nous les tenons bien à l’œil afin que la révolution du secteur du commerce soit réussie.

Benjamin LUCAS

Benjamin LUCAS

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