La résilience, planche de salut des entrepreneurs

Mercredi soir, sur la scène de la Sucrerie à Wavre, les entrepreneurs témoins ont partagé leur expérience de la résilience, entourés de Bruno Wattenbergh et Thomas de Bergeyck

La résilience, c’est la capacité à surmonter les chocs traumatiques. C’est faire face à l’adversité et rebondir pour se reconstruire. Cette résilience, le monde de l’entreprise a dû l’apprivoiser ces deux dernières années.  Désormais, il y a un « avant » 13 mars 2020 et un «après».

De l’avis même de nos entrepreneurs témoins, fils rouges de la réception annuelle UCM, la crise doit être vue comme une opportunité, sinon on baisse les bras.

Une crise sanitaire, puis le chaos entraîné par les inondations de l’été dernier pour certains d’entre eux, et aujourd’hui les incertitudes liées à la flambée des prix de l’énergie et au conflit en Ukraine… Les entrepreneurs étaient bien loin de s’imaginer tout ça !

« Quand j’ai ouvert mon co-working dédié aux femmes le 6 février 2020, je n’imaginais pas une seule seconde que j’allais en éteindre la lumière à peine un mois plus tard » expliquait Marie Buron, fondatrice de Womanly.

Après quelques jours d’abattement, la cheffe d’entreprise brabançonne redresse les épaules et sort de sa zone de confort, en filmant sa nouvelle entreprise pour la faire connaître sur le web.

C’est ça aussi la résilience. « C’est faire un pas de côté car la résilience, ça s’apprend. On ne naît pas avec » résume Jean Van Hemelrijck, psychologue et spécialiste de la résilience. « Certains vont s’enfuir devant l’obstacle, se figent, d’autres deviennent agressifs, s’effondrent ou partent à l’attaque. Dans tous les cas, la résilience, c’est utiliser ce qui se passe et savoir sortir de son découragement, un sentiment qui reste naturel ».

Tous dans la même baignoire !

Patrick Dumont est le vice-président de Febelhair, la fédération des coiffeurs qui en regroupe plus de 23.000 (dont 4.000 employeurs). Le confinement a représenté un séisme pour cette profession de contacts, jugée non-essentielle. Démotivation, réorientation de carrière, les coiffeurs ont notamment créé de nouveaux services et/ou produits, s’exposant même à une fuite de leurs compétences. « La crise a mis à jour la force de la relation des coiffeurs avec leur clientèle. La réouverture a été marquée par des accolades, des marques de soutien et des cadeaux. Nous gardons espoir aujourd’hui de nous inscrire dans une solution pérenne et de voir s’éloigner le spectre de cette période douloureuse ». Une attitude saine si l’on en croit le psychologue Van Hemelriijck pour qui « il est essentiel d’intégrer que le monde d’avant ne reviendra pas et que l’on doit, au contraire, pérenniser l’actuel ».

« Tous ces indépendants ont un point commun : ils ne se sont pas mentis face à la situation. On a vu que ceux qui s’en sortent le mieux sont ceux qui avaient une image juste. Le réalisme et l’optimisme ont fait la différence » décrit le professeur et expert économique Bruno Wattenbergh, présent sur scène.

« Si nous perdons tout, il nous reste notre capacité à repartir » résume Bruno Sita, l’un des entrepreneurs témoins. « Il faut avoir de l’humilité, sans jamais oublier d’où on vient. Et dans une entreprise, il faut penser à développer les qualités des collaborateurs plutôt qu’à corriger leurs défauts ».

A la tête d’une entreprise de produits italiens qui compte 140 collaborateurs, Bruno Sita a fait du management collaboratif son travail quotidien. En pleine crise, il a pu compter sur la résilience et la patience de ses propres clients. Ce cercle vertueux a permis de faire le gros dos et d’en sortir grandi.

La crise a prouvé la nécessité de se fédérer, de se rassembler et de se regrouper. Ce fut le cas lors de cette réception annuelle. En guise de métaphore, ces deux dernières années ont plongé les entrepreneurs dans la même baignoire !  « La chance est une compétence ! Les entrepreneurs ont inventé ce qu’il fallait faire pour sortir de cette baignoire et ont pris le recul nécessaire pour prendre de bonnes décisions. Certains ont pris de grandes décisions, on voit aujourd’hui que c’est bénéfique» conclut Bruno Wattenbergh.

L'auteur.e de cet article

Isabelle Morgante
Chargée de Communication chez UCM depuis 2009 et aujourd'hui responsable de la communication politique. Je veille à mettre en lumière le travail et l'expertise des conseillers du service d'études, toujours au service des entreprises wallonnes et bruxelloises.
Isabelle Morgante

Isabelle Morgante

Chargée de Communication chez UCM depuis 2009 et aujourd'hui responsable de la communication politique. Je veille à mettre en lumière le travail et l'expertise des conseillers du service d'études, toujours au service des entreprises wallonnes et bruxelloises.

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