Aides wallonnes à l’investissement : quoi, pour qui, comment ?

Anciennement aides EXPA, ces primes visent à encourager les entreprises qui investissent en Région wallonne. Une réforme serait en cours de préparation. UCM est sur le pont.

Ces aides publiques consistent en un pourcentage du montant des investissements que l’entreprise demanderesse s’engage à réaliser.

Il en existe de plusieurs types : pour les PME, pour les grandes entreprises, pour la protection de l’environnement et l’utilisation durable de l’énergie.

Focus sur les aides à destination des PME

Elles sont une source de subsides assez importante pour les très petites, petites et moyennes entreprises (80 millions de budget annuel). Elles sont disponibles (par ici) pour les achats de terrains et de bâtiments, le matériel neuf, les brevets ou licences, etc…

Divers critères sont appliqués pour déterminer le pourcentage de l’investissement que la Région va subsidier : création d’emploi, approche innovante, diversification à l’étranger, démarche environnementale, intégration dans un pôle ou cluster, mise sur le marché d’un produit fini ou appartenance à un secteur prioritaire.

Une réforme, mais pourquoi ?

L’objectif annoncé du gouvernement wallon est de mieux cibler les aides afin de les allouer aux entreprises qui réalisent des investissements impactants, pour leur fonctionnement, mais aussi pour celui de la Wallonie dans son ensemble.

Le constat est aujourd’hui le suivant : les aides à l’investissement ont un impact trop dilué sur le développement régional et les critères appliqués ne sont plus cohérents avec les modèles d’affaires actuels.

Mais dès lors, comment faire pour rendre ces aides compatibles avec les besoins des PME et ceux de la Région ? UCM a des propositions.

Un objectif clair : faire croître les PME

Deux tiers des demandes introduites concernent de très petites entreprises (moins de 10 travailleurs). La Wallonie compte plus de 99% de PME dans son tissu économique ;

Ces faits sont éloquents. C’est vers les plus petites structures qu’il faut diriger ces soutiens afin de leur permettre de croître ;

En les incitant à investir dans la transition économique et énergétique, les PME participeront à la relance de notre Région.

Mettre fin à certaines restrictions sectorielles

Certains secteurs, actuellement exclus, ne sont plus en phase avec la réalité de terrain et les enjeux de relance durable et locale : 23% des répondants du baromètre UCM (4ème trimestre 2021) déclarent ne pas avoir sollicité de prime à l’investissement, parce que leur secteur n’est pas éligible.

Le commerce de détail, les services, les professions libérales, les activités sportives et de loisirs doivent être éligibles à ces aides.

Adapter le seuil d’investissement minimum

Les seuils d’investissements minimum, pour pouvoir prétendre à une prime, doivent tenir compte de plusieurs facteurs : taille, âge et structure de l’entreprise. Ils doivent être conçus à un niveau qui reste incitatif par rapport à leurs capacités.

UCM demande d’abaisser le seuil pour les plus jeunes entreprises / les starters, ainsi que pour les très petites entreprises (à l’instar de ce qui se fait en Région bruxelloise).

Réagencer les pourcentages d’investissements subsidiés

Les taux d’intervention de la Région wallonne doivent être revus.

  • Le taux de base (soit le taux octroyé sans conditions spécifiques) doit être revu à la hausse pour les très petites entreprises ;
  • Les autres taux doivent être limités en nombre : il faut rendre le système lisible et prévisible. L’entreprise demanderesse doit pouvoir prévoir ce à quoi elle va avoir droit.

Certains critères de majoration doivent être repensés

Focus sur deux propositions :

  • Les biens de seconde main, reconditionnés et issus de l’économie circulaire doivent être subsidiables, en cohérence avec les ambitions d’une relance durable ;
  • L’augmentation du niveau d’emploi ne doit plus systématiquement être exigée et le maintien de l’emploi doit être valorisé. Les plus petites entreprises n’ont pas toujours l’opportunité d’investir dans de nouveaux bâtiments ou matériel et d’engager au même moment, d’autant plus dans un contexte économique instable et vulnérable.

Bref, il y a du pain sur la planche mais il faudra, avant toute chose, mieux communiquer autour de ce dispositif, tant pour le faire connaître auprès des entreprises destinataires, que pour fluidifier l’ensemble du processus.

Benjamin LUCAS

Benjamin LUCAS

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