8 Mai(s) non

Un jour férié le 8 Mai ? Un cadeau empoisonné.

Certains partis et syndicats parlent d’ajouter un jour férié le 8 Mai. Dans une sorte de « on rase gratis » moderne, ce jour férié est présenté comme un cadeau aux travailleurs qui ne coûte rien à personne. Or ce n’est tout simplement pas le cas.

Economie au ralenti

Le 8 Mai était un jour férié dans notre pays. Mais la Belgique a choisi de le supprimer en 1983. Pour une raison simple : un jour férié représente un coût pour une économie. Et pour une petite économie ouverte comme celle de la Belgique, fonctionner au ralenti alors que les autres fonctionnent à plein régime représente un coût financier important. En théorie, un jour totalement non-travaillé, représenterait un manque à gagner de 2,5 milliards d’euros pour la Belgique. Même si, dans la réalité, on sait toutefois que l’économie ne s’arrête jamais complètement.

Pagaille dans l’organisation

Un jour férié de plus, c’est aussi une semaine de travail qui se raccourcit dans de nombreuses entreprises. D’un jour, voire plus si un « pont » est possible. Pas simple pour les employeurs de conserver une activité suivie avec un jour non travaillé, d’autant plus au cours d’un mois qui en compte déjà 3 (certaines années).

Sous la moyenne

Les salariés belges travaillent en moyenne 1.526 heures par an. Ceci nous classe loin sous la moyenne des pays de l’OCDE, qui se situe à 1.752. Nous pourrions nous rapprocher de cette moyenne en augmentant le nombre d’heures travaillées par personne. Mais il serait bien plus pertinent de relever ce curseur en augmentant le taux d’emploi, c’est à dire le nombre de personnes au travail, comme le préconise le mémorandum UCM.

Pas férié pour tout le monde

Ce n’est donc pas en ajoutant un jour férié qu’on va solutionner le problème des pénuries. Ni aucun autre problème, à notre estime.

Il va de soi que la lutte contre toutes les formes de discrimination et la commémoration des horreurs de la guerre sont des sujets fondamentaux qui nous concernent tous. Mais pour UCM, augmenter le nombre de jours non travaillés n’est pas le bon moyen pour sensibiliser toute la population à ces enjeux cruciaux. Par exemple, les indépendants, qui ne connaissent pas de jours fériés, ne doivent-ils pas être impliqués dans ces luttes cruciales ?

Pensons solution

Nous ne sommes donc pas favorables à une augmentation du nombre de jours fériés pour les motifs invoqués. Mais nous pourrions discuter d’une réorganisation de ces jours non travaillés.

La législation qui encadre les jours fériés date de 1974. Pour nous, il est évident que le monde en général et le monde du travail en particulier, sont bien différents d’il y a 50 ans. Des aménagements sont à envisager. Et les partenaires sociaux sont les mieux placés pour les encadrer. UCM reste, aussi sur cette question un partenaire loyal du dialogue social.

Matthieu DEWEVRE

Matthieu DEWEVRE

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