Parmi les annonces du gouvernement « Arizona », une mesure a retenu toute notre attention – et suscité une réelle satisfaction : la volonté de réintroduire la période d’essai. Voilà qui répond concrètement aux attentes des indépendants et des chefs de PME francophones.
« Après concertation avec les partenaires sociaux, nous réintroduisons, au plus tard au 31/12/2025, la période d’essai : il sera désormais possible pour les deux parties de mettre fin au contrat de travail avec un préavis d’une semaine au cours des six premiers mois du contrat ».
La disparition de la période d’essai en 2014 a pénalisé les PME
La suppression de la période d’essai date de 2014. Nous l’avions évidemment critiquée. Elle continue de constituer un handicap réel pour les petites entreprises. Cette décision, prise sans concertation avec le ban patronal, a privé les employeurs d’un outil simple et essentiel : une période initiale permettant d’évaluer sereinement une nouvelle collaboration. En son absence, le risque de se tromper de profil repose exclusivement sur l’employeur.

C’est d’autant plus vrai dans les PME. Elles n’ont ni les moyens de recourir à des processus de sélection coûteux, ni les marges financières nécessaires pour utiliser l’intérim comme filet de sécurité. Engager un travailleur reste une décision importante, qui peut fragiliser l’entreprise si elle se révèle inadéquate.
C’est pourquoi l’annonce d’un retour de la période d’essai est une excellente nouvelle.
Réinstaurer une vraie période d’essai : un besoin essentiel pour les entreprises

Encore faut-il qu’elle soit pleinement à la hauteur des enjeux. Réduire le préavis à une semaine dans les six premiers mois, comme évoqué, représente une avancée très positive. Mais les besoins réels des indépendants et chefs de PME vont plus loin.
Nous plaidons pour une véritable réinstauration de la période d’essai, avec une approche ambitieuse et pragmatique, articulée autour de quatre principes concrets :
1 – Une période d’essai légale, automatique, avec une durée fixe de 6 mois :
elle ne devrait pas dépendre de la présence d’une clause dans le contrat. Sa généralisation permettrait une application claire et sécurisante pour toutes les parties.
2 – Une rupture simplifiée, sur base du motif « essai non concluant » :
cela offrirait un cadre juridique cohérent et évitant les litiges, en reconnaissant la réalité de l’évaluation mutuelle lors des premières semaines de collaboration.
3 – Le non-paiement du salaire garanti en cas de maladie pendant l’essai :
comme c’était le cas avant 2014, cela éviterait que les PME soient mises en difficulté dès le début de la relation de travail.
4 – La possibilité de rompre le contrat sans préavis ni indemnité en cas de maladie prolongée (plus de 7 jours) durant la période d’essai :
pour préserver l’équilibre économique des (très) petites structures.
Ces propositions ne visent pas à déséquilibrer la relation de travail, mais à lui redonner une souplesse raisonnable et adaptée à la réalité des plus petites entreprises. Elles permettraient de restaurer la confiance dans le recrutement et, in fine, de favoriser l’emploi.
Nous plaiderons en ce sens au sein du ban patronal, vis-à-vis des syndicats et dans nos concertations avec le Gouvernement.