La trajectoire est confirmée : 270,4 millions d’euros d’économies en 2026 pour viser l’équilibre en 2029. Ce n’est pas un budget “plaisir”, mais le signal est lisible pour les entrepreneurs : l’effort passe d’abord par la maîtrise des dépenses publiques, pas par des surtaxes.
Ce que prévoit le budget wallon 2026 pour les entreprises
Côté emploi, le Gouvernement maintient intactes les aides à l’embauche du secteur privé. Bonne nouvelle alors que la réforme du chômage et l’accompagnement du Forem évoluent. Un grand chantier de simplification démarre aussi (mécanisme unique annoncé, budget constant) pour mieux cibler les jeunes, les seniors et les demandeurs d’emploi les plus éloignés du marché.
Sur l’investissement, l’exécutif active des permis stratégiques pour accélérer les projets sensibles : infrastructures énergétiques, grands chantiers routiers, reconversion de friches. Concrètement, on attend moins d’étapes administratives et des délais raccourcis. Pour une PME, c’est souvent la condition d’un raccordement, d’une extension d’atelier ou d’un nouvel outil de production.
Le volet familles est stabilisé : les allocations familiales seront maintenues et indexées. Et l’objectif de 5 000 places en crèches à l’horizon 2029 reste sur les rails. Cela compte pour le pouvoir d’achat et, surtout, pour la disponibilité des jeunes parents sur un marché déjà en pénurie.

Quelles économies sont réalisées et dans quels secteurs ?
L’effort se concentre sur l’emploi, les pouvoirs locaux et la santé (AViQ). En emploi, la réduction de certaines enveloppes APE et la rationalisation des aides à la formation doivent supprimer des effets d’aubaine et des doublons. Pour les communes et provinces, les ajustements APE pèseront largement sur les budgets locaux.
Vigilance pour nos PME : hors de question d’avoir un effet domino via une hausse de la fiscalité locale ou un allongement des délais de permis.
Enfin, la fonction publique voit ses moyens gelés et les remplacements encadrés. L’intention est claire : maîtriser le coût de fonctionnement. L’exigence l’est tout autant : protéger le service aux entreprises.

Quels changements côté taxes pour les entreprises wallonnes ?
Certaines entreprises verront des ajustements ou des hausses de taxes existantes : péage kilométrique poids lourds, réforme de la taxe sur les eaux usées industrielles, modernisation de la taxe sur les jeux et paris. L’alignement avec les régions voisines est invoqué. UCM demandera une évaluation sectorielle pour éviter des effets en cascade sur la logistique ou sur de petites unités industrielles.

En bref, ce budget protège l’essentiel pour l’activité privée : la capacité d’embauche, une voie rapide pour les projets structurants et un cadre familial qui sécurise les parcours. La suite se jouera dans la mise en œuvre : des permis réellement plus rapides, une énergie accessible et des dispositifs de formation qui collent aux métiers en tension.
UCM continue d’analyser l’accord et reste vigilante sur l’impact des décisions budgétaires fédérales à venir sur les finances régionales.
L'auteur.e de cet article
- Conseiller au service d'études et spécialisé dans les matières sociales (emploi, formation et droit du travail), je défends les intérêts des entrepreneurs et PME dans ces domaines.
