Mobilité interrégionale : UCM porte la voix des entrepreneurs au Sénat pour booster l’emploi

Panneau d'entrée du Sénat belge illustrant l'accès au sénat belge et les enjeux liés à la mobilité entre régions pour les PME

Auditionnée le 5 mai dernier par la Commission des Matières transversales du Sénat, UCM a exposé les préoccupations des entrepreneurs francophones sur la mobilité interrégionale de l’emploi. Retour sur nos messages clés.

Mobilité interrégionale : un enjeu majeur pour l’économie belge

La Belgique de 2025 fait face à une réalité paradoxale : malgré 170.000 postes vacants concentrés principalement dans cinq secteurs clés – secteur non marchand, sciences et services, commerce, industrie et construction –, les entreprises peinent à recruter. Derrière cette réalité se cache une problématique complexe : la mobilité interrégionale.

Invitée à s’exprimer devant les sénateurs, UCM a rappelé l’urgence de faciliter cette mobilité tout en évitant les pièges d’une régionalisation excessive.

Former avant de déplacer

Les pénuries de main-d’œuvre touchent toutes les Régions, mais pas toujours de la même manière. Certaines professions sont en demande partout – comme les infirmiers, techniciens ou chauffeurs. D’autres, en revanche, ne figurent qu’au sein des listes régionales spécifiques : opérateur de finition textile en Flandre, aide-familiale en Wallonie, data-analyst à Bruxelles. La mobilité interrégionale prend donc tout son sens lorsqu’elle permet de faire correspondre ces écarts de besoins en ciblant des profils bien précis.

Premier constat partagé : les pénuries dépassent les frontières régionales. Déplacer des travailleurs sans les former au préalable n’a aucun sens. Comme l’a expliqué UCM : « Si la compétence n’est pas là, le kilomètre supplémentaire ne sert à rien ». La formation doit donc rester la priorité absolue des politiques d’emploi, en intégrant dès le plus jeune âge une culture de l’apprentissage en lien direct avec les besoins du marché.

Former un chercheur d’emploi wallon ou bruxellois dans un métier en pénurie, c’est lui ouvrir des perspectives partout en Belgique, voire à l’international.

Freins persistants à la mobilité des travailleurs entre Régions

Lors de cette audition, UCM a mis en avant les difficultés concrètes qui limitent encore cette mobilité interrégionale. Parmi celles-ci, les obstacles administratifs : quatre services publics régionaux coexistent pour seulement 500.000 chercheurs d’emploi en Belgique, créant confusion et lourdeur.

Nos entrepreneurs sont sans pitié sur les décisions politiques du passé : nous sommes dans un paysage morcelé et peu efficient. Pour un pays de 11,5 millions d’habitants, nous avons quatre services publics de l’emploi, quatre portails, quatre régimes d’aides à l’embauche, quatre bases de données et quatre façons d’accompagner les démarches d’activation.

Et demain, un nouvel échelon s’ajoutera encore à la complexité actuelle : avec les réformes en cours, de nombreux demandeurs d’emploi exclus du chômage seront transférés vers les CPAS. Les SPE devront donc maintenir une coordination avec les communes pour poursuivre l’accompagnement, y compris interrégional, au risque d’alourdir davantage encore les mécanismes existants.

Autre frein : la mobilité physique. La moitié des chercheurs d’emploi wallons ne possède ni véhicule ni permis de conduire. UCM plaide donc pour étendre des initiatives telles que le « Passeport Drive » en Wallonie, programme facilitant l’accès au permis B, solution actuellement absente à Bruxelles.

Simplifier plutôt que multiplier

UCM a également insisté sur la simplification administrative : « Un identifiant unique, des aides à l’embauche compatibles et un accompagnement harmonisé sont essentiels pour faciliter la mobilité ».

Une mobilité efficace doit fonctionner dans toutes les directions sans provoquer une fuite des talents d’une région vers une autre. Maintenir localement les emplois tout en répondant aux besoins spécifiques des régions est un équilibre à préserver absolument.

Soutenir concrètement la mobilité interrégionale

Enfin, UCM a abordé la question du coût réel de la mobilité. Trop souvent, le remboursement des frais kilométriques domicile-travail subit une fiscalité lourde, freinant ainsi la mobilité des travailleurs : « pourquoi mon travailleur doit-il payer tant d’impôts sur le remboursement de frais de déplacement que je lui octroie ?« . Nous l’entendons tous les jours.

Former d’abord, informer ensuite, déplacer enfin : c’est cette séquence pragmatique que UCM entend promouvoir auprès des politiques.

L’objectif est clair : bâtir ensemble un cadre fluide et lisible, bénéfique aux PME et à l’emploi local.

L'auteur.e de cet article

David PISCICELLI
Conseiller au service d'études et spécialisé dans les matières sociales (emploi, formation et droit du travail), je défends les intérêts des entrepreneurs et PME dans ces domaines.
David PISCICELLI

David PISCICELLI

Conseiller au service d'études et spécialisé dans les matières sociales (emploi, formation et droit du travail), je défends les intérêts des entrepreneurs et PME dans ces domaines.

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