Un coquelicot en demi-teinte

Un coquelicot en demi-teintePS et Ecolo ont proposé « Les lignes directrices d’une Déclaration de politique gouvernementale et sociétale ambitieuse pour la Wallonie ». Pour UCM, ce document de travail ne tient pas assez compte des besoins concrets des indépendants et PME.

Toute analyse de ce type de document se fait au départ des attentes des entrepreneurs telles que reprises dans le mémorandum. Ces attentes, pour se concrétiser, nécessiteront l’adoption de décrets (ex : réforme des réductions de charges sur le travail, mise en place d’un incitant financier pour les entreprises qui accueillent un apprenant en alternance…). Seule une majorité parlementaire classique permettra ces changements. Une condition sine qua non, donc. Si le texte n’est pas soutenu par une majorité capable de porter ce projet devant le parlement, il perd une grande partie de son intérêt. Néanmoins…

Une place consacrée aux indépendants et PME mais insuffisante

La première mouture du texte donnait une place insuffisante aux indépendants et PME. UCM l’a rappelé aux rédacteurs du texte (PS, Écolo). Force est de constater que le texte a été modifié puisqu’un axe « Un soutien marqué au développement des PME et à l’emploi indépendant » a été ajouté. Ce volet est néanmoins insatisfaisant. Les aides sont conditionnées à des résultats mesurables (des emplois durables, la mise en place de process d’économie circulaire, …). Les entrepreneurs attendent des aides automatiques, dont les conditions d’octroi sont objectivables préalablement à l’introduction de la demande.

Une politique d’emploi et de formation qui ne répond pas assez aux attentes des chefs de PME

Le projet prévoir des réformes « de structure » en créant des « giga hubs ». Le problème n’est pas un problème de structure. Les moyens sont là et prêts mais les filières en manque de main d’œuvre souffrent surtout d’un manque d’inscrits auprès des jeunes et demandeurs d’emploi.

UCM souligne le non-sens d’une éventuelle fusion entre les centres de formation du Forem et de l’Ifapme, ou même des deux administrations : Il ne faut pas mélanger la finalité des opérateurs.

L’Ifapme reste l’organisme de référence au service des indépendants et PME wallonnes. Répondre aux besoins spécifiques de formation des PME wallonnes et de l’entrepreneuriat (« formation permanente des classes moyennes ») font partie de son ADN.

En matière d’emploi,  UCM s’oppose au conditionnement pour les TPE. L’Activa bruxellois, qui utilise ce principe, montre un tassement du recours aux dispositifs dans certains secteurs clés (construction, commerce, horeca,…) faute de pouvoir remplir les conditions. Dans les faits, ce conditionnement limite peu les quelques effets d’aubaine mais freine lourdement l’accès aux dispositifs des entreprises qui ont le plus besoin de soutien (starters, TPE, PME en recherche de croissance).

UCM a des propositions alternatives pour soutenir l’occupation de longue durée (et donc éviter l’effet d’aubaine) en instaurant, par exemple, une aide avec un montant dynamique variant en fonction de la durée d’occupation.

Une politique fiscale qui manque d’ambition

Seule l’économie circulaire fait l’objet d’une réelle attention en matière de fiscalité. Le texte manque de véritables ambitions pour favoriser et maintenir le tissu de PME. Il n’ y a pas suffisamment de mesures concrètes. Des discussions existent au Conseil de la Fiscalité sur  une réforme de la fiscalité patrimoniale. Il n’en est pas fait état. Or, cette thématique a des impacts pour les PME.

La simplification administrative envisagée reste abstraite

Il est question de simplification administrative dans le texte. C’est une des priorités des entrepreneurs. Néanmoins, il est particulièrement compliqué de définir les mesures concrètes qui sont envisagées, si ce n’est le guichet unique (1890) qui reste un outil important pour nos entrepreneurs.

En conclusion, UCM estime que des améliorations doivent être apportées à ce document de travail qui sera peut-être utilisé par les négociateurs d’un futur gouvernement.

Elle rappelle que 250 mesures concrètes peuvent être intégrées dans la déclaration de politique régionale. Ces mesures permettront d’améliorer le quotidien des entrepreneurs wallons qui constituent l’essence du tissu économique. Rencontrer leurs besoins doit être une priorité pour améliorer l’essor de la Wallonie. Les enjeux et défis sont nombreux.

 

 

Benjamin LUCAS

Benjamin LUCAS

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