Le recrutement devient un problème chronique pour les PME

C’est l’un des enseignements de notre nouveau baromètre trimestriel sur la situation des PME en Wallonie et à Bruxelles. Présentation.

Que ce soit en termes de confiance en l’économie, en termes de volume d’activité ou de création d’emploi, les chefs de PME interrogés estiment que ces indicateurs sont en baisse pour le deuxième trimestre 2019. Une légère baisse par rapport au premier trimestre, certes. Mais une baisse quand même. En d’autres mots, pour les patrons de PME wallons et bruxellois, l’activité économique se dégrade légèrement.

Malgré une activité estimée en baisse au cours du second trimestre 2019, tout comme les attentes de rentabilité – moins d’un entrepreneur sondé sur cinq (19,5 %) a annoncé une augmentation de sa rentabilité au cours du deuxième trimestre 2019 -,  les PME devraient maintenir leur niveau d’emploi.

Lorsque l’on interroge les patrons de PME sur les éléments qui entravent le développement de leurs activités, les trois principales raisons sont :

  1. la pression fiscale,
  2. le coût salarial,
  3. la multitude de normes et réglementations à observer.

Interpellant, le nombre de chefs de PME citant les dégradations liées aux problèmes de trésorerie comme une entrave augmente (23,5 % contre 21,7 % à la même période en 2018). Tout comme ils sont plus nombreux à citer les difficultés à obtenir un crédit (14 % contre 12 % à la même période en 2018).

 Le recrutement des profils souhaités pour le développement de leur entreprise (25 %) devient un problème chronique pour les chefs de PME. La pénurie des talents surclasse l’insuffisance de la demande (19,6 %), le coût des matières premières (18,9 %) et la mobilité (14,6 %).

Que pensent les responsables de PME du fonctionnement de l’économie dans son ensemble ? Leur appréciation obtient un faible score (93). Ce dernier est en recul (-0,4) par rapport au premier trimestre 2019. Les chefs de PME font état d’une situation économique globale qui se dégrade. Ils estiment que la situation de leur entreprise est meilleure (102,8), mais cette composante recule de près de 1,8 point en comparaison au score affiché il y a 3 mois.

Est-ce un signe avant-coureur de futures difficultés pour les PME ? Les prochains mois nous permettront d’y voir plus clair. Cependant, l’indicateur lié à cette perception affiche une valeur toujours au-dessus de 100 depuis le début de notre étude (voir ci-dessous).

Sur les dix composantes de l’indice, sept sont en-dessous de 100 et trois sont au-dessus. Le sous-indice qui a le plus progressé est celui lié aux perspectives de l’activité (+ 0,5 par rapport à la même période en 2018). La composante liée à l’appréciation du fonctionnement général de l’économie tire l’indicateur de confiance vers le bas, depuis le démarrage de cette étude. Il enregistre une valeur de 93 contre 93,6 il y a un an.

Pour UCM, il faut s’attaquer  aux difficultés mises en avant par les chefs de PME le plus vite possible. Cela passe par la mise en place rapide des gouvernements fédéral et régionaux. Les mesures visant à booster la confiance des principaux créateurs de richesse et d’emploi en région wallonne et à Bruxelles doivent rapidement être mises en œuvre. La stabilité institutionnelle devrait être privilégiée pour réduire les charges administratives et l’incertitude. La baisse des prélèvements fiscaux et parafiscaux reste une de nos principales revendications.

Comment comprendre les indicateurs du baromètre

Ce baromètre  est réalisé chaque trimestre, sur base des réponses d’un panel d’indépendants et de patrons de PME wallonnes et bruxelloises à un questionnaire. Entre le 20 juillet et le 14 août 2019, près de 300 indépendants et chefs d’entreprises ont répondu à l’enquête. L’indicateur global est obtenu en faisant la moyenne simple des composantes (activité, bénéfices et rentabilité, emploi, situation de l’entreprise, situation de l’économie globale, perception de la concurrence, le comportement de paiement des clients).

Nous obtenons ainsi un indicateur général de la confiance et de la perception que les patrons de PME ont de  l’état de l’activité dans la Fédération Wallonie-Bruxelles. Une valeur de l’indice supérieure à 100 est le signe d’une évolution positive de la conjoncture, alors qu’une valeur de l’indice en-dessous de 100 montre évolution négative de la conjoncture.

Charlie TCHINDA

Charlie TCHINDA

Charlie Wesley TCHINDA TAMETSA Statisticien – Coordinateur des Etudes UCM National - Service d'Etudes

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