Baromètre bruxellois : la situation des entrepreneurs se dégrade

Le dernier baromètre des indépendants et PME bruxellois montre, sans surprise, une forte dégradation de la situation des entrepreneurs sur les six derniers mois. Présentation.

Brupartners Entrepreneurs Indépendants (anciennement la Chambre des classes moyennes) a réalisé son baromètre semestriel des indépendants et PME bruxellois entre le 1er septembre et le 12 octobre (361 répondants).

Tant l’évolution ressentie des six derniers mois que les perspectives d’avenir sont négatives. Tous les indicateurs économiques sont dans le rouge : chiffre d’affaires, rentabilité, carnet de commande, trésorerie…

Par ailleurs, les répondants ne comptent pas faire d’investissement dans les six prochains mois.

Les deux types d’investissements qui sont encore envisagés, tout en étant à un niveau très bas, sont la communication (22 %) et les matériels informatiques et téléphonie (16 %). Ces investissements découlent certainement du recours accru au télétravail, à l’e-commerce et de la volonté d’améliorer sa visibilité et de se démarquer des autres.

Des besoins financiers d’abord !

Le focus de cette 5e vague du baromètre était consacré aux mesures de relance et aux besoins des entrepreneurs pour les aider à passer cette crise économique.

Prévisible, les besoins financiers sont les plus demandés :

  • la suppression des taxes locales (57 %),
  • une aide financière (53 %),
  • une aide financière pour les frais généraux (40 %)
  • un report sans intérêt du paiement du précompte (40 %).

Plus spécifiquement, les besoins de trésorerie des entrepreneurs ont augmenté pour 59 % des répondants. À noter que cette tendance se renforce en fonction de la taille des entreprises : 63 % des PME voient leurs besoins augmenter.

Parmi les entrepreneurs qui ont exprimé avoir besoin de davantage de trésorerie, 53 % estiment ne pas savoir quel montant il a besoin. Cette tendance est très marquée chez les indépendants.

Par ailleurs, 50 % des PME ont des besoins de plus de 50.000 €, tandis que pour 26 % des TPE les besoins sont de maximum 25.000 €.

Les outils financiers publics potentiels auxquels veulent faire appel les entrepreneurs sont les prêts sans garantie et à bas taux d’intérêt. Ce sont les outils qui ont été mis en place récemment par le gouvernement bruxellois : prêt Recover, prêt Proxi… À noter que 51% des répondants estiment qu’ils ne pourront pas faire appel à aucun de ces outils.

Priorités : digitalisation et diminuer les coûts fixes

Concernant l’intention de changer de business model, ils sont 35 % à répondre par la négative et 20 % à ne pas savoir. Un peu moins de la moitié des entreprises (45 %) envisage des changements qui sont prioritairement :

  • renforcer la part digitale de mon entreprises (37 %),
  • collaborer avec des freelances (17 %).

À noter que seuls 6 % souhaitent s’inscrire dans une démarche d’économie circulaire/verte.

Enfin, les attentes en termes d’accompagnement et de formation révèlent la volonté pour 36 % d’étudier ou de se faire accompagner pour chercher des opportunités pour diminuer les frais fixes.

Pour les secteurs commerce et Horeca, 23 % souhaitent un diagnostic individuel sur l’opportunité de se lancer dans un e-commerce. 40 % des entrepreneurs n’envisagent pas une aide ou un accompagnement externe pour se relancer.

Des recommandations

Face a ces constats, UCM, qui préside Brupartners Entrepreneurs Indépendants, portera les revendications suivantes auprès du gouvernement bruxellois :

  • Financement et besoins de trésorerie : faciliter l’accès et d’augmenter la lisibilité des produits financiers.  Plus spécifiquement, augmenter la limite maximale du prêt Recover à 25.000 € (actuellement à 15.000 €) et étendre le prêt Horeca et ses fournisseurs (mission déléguée à Finance.brussels) aux autres secteurs.
  • Instaurer une indemnité en fonction de la perte du chiffre d’affaires et ce pour tous les secteurs.
  • Accompagnement : renforcer l’accompagnement des entrepreneurs en général et plus particulièrement sur la gestion de leurs coûts fixes. Concernant le commerce et l’Horeca, proposer un outil en ligne (avec un suivi personnel) permettant de réaliser un diagnostic individuel sur l’opportunité de se lancer dans l’e-commerce.
  • Transition économique : la transition économique n’est pas encore perçue comme une opportunité économique pour les entrepreneurs bruxellois. Si nous souhaitons aller vers cette transition, un important travail de sensibilisation, d’accompagnement et de préparation devra être réalisé auprès des entrepreneurs.
  • Attractivité de Bruxelles : certains entrepreneurs manifestant leur volonté de quitter la Région bruxelloise à l’avenir. Il est important de mettre en avant les atouts de Bruxelles ainsi que sa valeur économique afin de conserver une activité économique dans la Région. De même, un travail de promotion de Bruxelles pour les belges non bruxellois afin de relancer la consommation.

Vous pouvez consulter les résultats complets sur le site du baromètre.

Sophie Heuskin

Sophie Heuskin

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