Le Forem vient de publier la liste des métiers en pénurie 2023. 158 métiers sont concernés ! Une fatalité ? UCM propose une réponse en 10 axes.
La nouvelle liste du Forem sur le manque de main-d’œuvre recense 92 métiers en pénurie et 66 en situation critique. Au-delà des désormais classiques carences de bouchers, boulangers, maçons, soudeurs, infirmiers, médecins, chauffeurs poids-lourd, commerciaux, mécaniciens, développeurs informatiques… s’ajoutent encore de nouveaux venus comme les pharmaciens, opticiens, ergothérapeutes, tailleur de pierre, plongeur en restauration, auxiliaire de l’enfance, assistant social, acheteur, géomètre ou encore architecte.
Une liste, à quoi ça sert ?
Ce recensement administratif est important parce qu’il donne le tempo d’une série de mesures publiques, comme les possibilités de reprise d’études ou de formations pour les demandeurs d’emploi – tout en conservant le chômage –, divers incitants financiers ou encore l’octroi de permis de travail. Il oriente aussi l’offre de formation (en alternance) dans les entreprises.
La méthode du Forem s’affine d’année en année. En plus de lister les métiers, on y analyse aujourd’hui les causes de chaque pénurie, et surtout l’état démographique de la main-d’œuvre. Et il y a du souci à se faire : pour certaines fonctions, les départs à la pension seront massifs dans les années à venir.
10 axes pour amener plus de gens vers le marché du travail
UCM demande la mise en place d’un plan interfédéral de 10 axes pour lutter contre le manque de main d’œuvre qualifiée au travail.
Ce n’est qu’en réalisant simultanément plusieurs politiques structurelles que la raréfaction de main d’œuvre pourra être contrée !
Réduire la taxation sur les revenus du travail de 15% En ramenant notre ‘coin fiscal’ à la moyenne des 5 pays limitrophes (40%). | Libéraliser le travail des pensionnés En allégeant les plafonds et la taxation du cumul de la pension avec les revenus du travail. |
Soutenir ceux qui veulent travailler plus En généralisant le dispositif flexi-job à tous les secteurs et en le rendant accessible aux indépendants à titre principal ; En défiscalisant les heures supplémentaires. | Augmenter le nombre de jeunes qui se forment en entreprise durant leur cursus En généralisant la formation en alternance ; En étendant le travail étudiant, sans plus aucune limite d’heures sur la période estivale. |
Lancer une stratégie de migration économique En intensifiant les programmes de compétence hors Belgique et Union Européenne. | Encadrer systématiquement les demandeurs d’emplois En boostant les formations qualifiantes ; En appliquant un meilleur contrôle des disponibilités active et passive. |
Développer des politiques ‘family-friendly’ En incitant fiscalement les crèches d’entreprises ; En développant les places de garde d’enfants sur le territoire francophone et en étendant les horaires de garde ; En renforçant l’intervention fiscale dans les frais pour les parents actifs. | Transformer l’assurance chômage vers un modèle dual En prévoyant une allocation minimale de base et un montant variable en fonction de la motivation du demandeur d’emploi à suivre une formation ou un service d’intérêt général (gel de dégressivité et bonus financier). |
Développer la mobilité individuelle En incluant plus systématiquement l’obtention du permis de conduire dans les parcours scolaires et les plans de formation des demandeurs d’emploi. | Booster les trajets de réintégration En informant et accompagnant plus rapidement, sur base volontaire, les citoyens en incapacité de travail de longue durée. |
L'auteur.e de cet article
- Conseiller au service d'études et spécialisé dans les matières sociales (emploi, formation et droit du travail), je défends les intérêts des entrepreneurs et PME dans ces domaines.
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