Chaque trimestre, UCM interroge les indépendants et chefs de PME wallons et bruxellois. Les réponses sont synthétisées dans un indice de confiance de ceux-ci concernant la perception de l’évolution de leurs activités et de l’économie en général. Une valeur de l’indice supérieure à 100 est le signe d’une évolution positive de la conjoncture, alors qu’une valeur de l’indice en dessous de 100, montre une évolution négative de la conjoncture.
Au 2T2013, la confiance des chefs de PME wallons et bruxellois poursuit son amélioration, passant de 96,3 à 97,2 (+0,9). Elle se rapproche de son niveau de stabilité (100), bien qu’elle soit encore 2,8 points en-dessous.
Activité et rentabilité en hausse : l’optimisme revient
La progression de la confiance des indépendants et chefs de PME wallons et bruxellois peut être expliquée par plusieurs facteurs. Ils déclarent avoir un volume de l’activité plus important et sont optimistes quant son évolution au cours des prochains mois. Ils perçoivent également une amélioration de la rentabilité de leur entreprise, bien qu’elle ne soit pas encore revenue au niveau où elle était en 2019.
La confiance dans la situation de leur propre entreprise augmente également et franchit la barre de 100, niveau qu’elle n’avait plus atteint depuis le 4T2019(104,4). C’est une bonne nouvelle. L’indicateur lié à cette perception affiche 100,8 (+1,4) contre 99,4. En revanche, l’appréciation des responsables de PME sur le fonctionnement de l’économie dans son ensemble s’améliore faiblement (+0,2) en comparaison avec son niveau d’il y a 3 mois (86,5), mais se stabilise à un niveau éloigné de la stabilité.
L’incertitude recule, mais reste élevée
La poursuite de la guerre en Ukraine et les tensions sur les chaînes de valeur causées par la politique zéro-Covid en Chine ont obligé les entreprises à s’adapter en diversifiant leurs sources d’approvisionnement. L’environnement économique se stabilise lentement. En revanche, des inquiétudes persistent concernant l’augmentation des taux d’intérêt. Les contraintes sur les possibilités de financement des PME sont déjà perceptibles. Près d’un chef de PME sur deux (49,2%) ayant répondu à nos questions déclare que l’accès au crédit est difficile ou très difficile. Enfin, le niveau élevé des déficits et de la dette publique en Belgique font craindre une augmentation des prélèvements (déjà excessifs) sur les entreprises, notamment les indépendants et PME.
La pression fiscale et les coûts salariaux et les difficultés de recrutement étouffent les PME
La pression fiscale représente la première entrave au développement des PME. Au 2T2023, 57,5% des répondants estiment que la pression fiscale ralentit leurs perspectives de croissance. Cette proportion était de 44,1% il y a un an. La multitude des règles et législations, considérées comme des impôts par les PME, freine l’activité de ces dernières pour près de deux indépendants sur cinq (44,4%). En 2022, plus de 100.000 nouvelles pages ont été publiées au Moniteur belge. Ce sont autant de nouvelles règles et lois auxquelles il faut se conformer pour exercer une activité, notamment économique.
Les coûts salariaux arrivent en seconde place des problèmes auxquels les chefs de PME font face. Au 2T2023, plus d’un sondé sur deux (55,9%) l’a déclaré. Un an plus tôt, cette proportion était de 48,7%. En janvier 2023, les salaires ont été indexés de 11,0% pour plus d’un million de travailleurs en Belgique. De plus, le plafond des cotisations pour la mesure zéro cotisation sur le premier emploi a été raboté de 900 €, en passant de 4.000 € à 3.100 €, lors du dernier ajustement budgétaire. Par conséquent, le coût salarial horaire a augmenté de 9,8% au 1T2023 par rapport à la même période de 2022 selon Statistics Belgium.
La part des chefs de PME qui déclare avoir du mal à trouver les profils nécessaires pour développer son activité ne cesse de croître. Elle affiche 30,3% contre 25,8% un an plus tôt. Le problème de la pénurie de main d’œuvre devient quasiment structurel. Le taux de vacance d’emploi reste élevé en Wallonie (3,7%) où l’on dénombre plus de 38.500 postes vacants. De même à Bruxelles (4,1%), plus de 25.800 postes de travail ne trouvent pas de preneur.
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L'auteur.e de cet article
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Charlie Wesley TCHINDA TAMETSA
Statisticien – Coordinateur des Etudes
UCM National - Service d'Etudes
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