Qui pour sauver le CASH ?

Quelle place pour le cash dans notre société ? Il est clair que ces dernières années, la place de ces petits ronds de métal et de ces rectangles de papier que nous appelons « pièces et billets » a fortement évolué. C’est un constat objectif : la part des paiements électroniques est chaque année plus élevée. A tel point que des mouvements citoyens se sont créés pour « sauver le cash ».

En 2022, les entreprises étaient tenues, sous peine de sanctions, de proposer un moyen de paiement électronique à leurs clients. Depuis début 2024, une nouvelle loi oblige toutes les entreprises à accepter les paiements en cash. C’est déroutant. Et si tout le monde prenait ses responsabilités ?

Non à la double obligation !

Nous l’avons dit à qui voulait bien l’entendre, nous sommes contre les politiques qui réduisent la liberté d’entreprendre, qui sanctionnent, qui décident comment conduire ses affaires, qui décident ce qui est bon pour les chefs d’entreprise.

Ne pas confondre entreprise et entreprise :

Chez UCM, on sait que chaque entreprise est différente, que le commerçant installé à Namur ne partage pas les mêmes réalités que l’avocat actif en province du Luxembourg, ou que le consultant actif dans le Brabant-Wallon.

Chez UCM, on sait que seuls 3% des commerçants refusent les paiements en espèce. Nous avons été clair, les entreprises n’ont rien contre ce mode de paiement, au contraire. Mais les pratiques des banques, et a fortiori des consommateurs, ont tellement évolué que le coût direct et indirect lié à la gestion des espèces dépasse parfois celui (pourtant déjà conséquent) des paiements électroniques. Imposer ce genre d’obligation à toutes les entreprises, sans tenir compte des situations individuelles, c’est nier cette évidence…

Ne pas se tromper de cible :

Dont acte, « l’entreprise accepte, les paiements en espèces du consommateur lorsque le paiement en euro a lieu en présence physique et simultanée du consommateur et de l’entreprise« . C’est cependant naïf de penser que nos entreprises vont « sauver le cash ».

Qui pour sauver le cash ?

Il a longtemps été considéré que la mise à disposition des moyens de paiement dans notre société était de la responsabilité des institutions bancaires, à qui nous avons délégué sa gestion. Face à la dématérialisation de leurs politiques commerciales et à la disparition rampante des « Mister Cash » en Belgique, il est essentiel de mettre en œuvre rapidement et efficacement l’accord « Batopin ».

Les banques ont un rôle évident à jouer et les autorités doivent y veiller.

Les entreprises publiques ou semi-publiques vont-elles aussi jouer le jeu ? Va-t-on assister au retour des paiements en cash là où ils avaient été proscrits, pour des (bonnes) raisons de sécurité, de faisabilité, d’utilisation raisonnable de l’argent public ? C’est potentiellement tout un parc de bornes automatiques qu’il va falloir remplacer.

UCM demande et veillera à ce que tout le monde soit soumis aux mêmes règle afin que, en dépit des messages incohérents du gouvernement, les citoyens et les entreprises y voient suffisamment clair pour prendre les meilleures décisions dans les années à venir.

Et pendant ce temps-là…

Pendant ce-temps là, l’Union Européenne avance sur un projet « d’Euro digital » qui ne manquera pas, cette fois encore, de bousculer les habitudes des consommateurs et des entreprises. UCM veillera a ce que chacun prenne ses responsabilités.

Olivier Vandenabeele

Olivier Vandenabeele

2 thoughts on “Qui pour sauver le CASH ?

  1. Notre point de vues, en tant que Fédération professionnelle représentative des Entreprises de Taxis, est plus nuancé que celui de votre article. Dès lors qu’un paiement est effectué, avec une monnaie qui est légale, celui-ci doit être obligatoirement accepté. On a légiféré pour obliger les commerçants à accepter les paiements électroniques, il est à present logique que les paiements en espèces puissent être obligatoirement acceptés aussi.
    il faut laisser le choix au client de payer avec la carte et le cash, c’est logique. Le fait d’avoir obligé d’accepter les paiements électroniques (ce qui n’est pas le cas dans plusieurs pays européens, dont l’Allemagne) a créé la distorsion actuelle.

    1. Bonjour,

      Merci pour votre contribution dans ce débat important.

      Il est effectivement important que les monnaies, qu’elle soit électronique ou papier puissent circuler avec le moins d’entraves possibles. C’était d’ailleurs le cas. Comme vous l’avez dit, l’Euro avait déjà cours légal.

      Ce qui est compliqué, c’est que ces règlementations (celle d’accepter les payement électronique ET celle sur le Cash) s’accompagne de sanctions, d’obligations d’affichage, de régimes d’exception etc.. ce qui rend chaque fois la situation plus complexe pour les entreprises.

      Avant tout, on défend la liberté d’entreprendre, et d’entreprendre librement :).

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