Sans un cadre réglementaire clair et uniforme, les ambitions climatiques de la Belgique – réduire la consommation énergétique des bâtiments de 16 % d’ici 2030 et atteindre un parc immobilier neutre en carbone d’ici 2050 – resteront hors de portée. Pourtant, les entreprises francophones, TPE et artisans locaux, attendent des règles stables et des soutiens adaptés pour accélérer la transition énergétique.
Des politiques énergétiques en perte de vitesse en Belgique : un frein pour le secteur

En Belgique, les mesures peinent à suivre les objectifs européens. À Bruxelles, les primes RENOLUTION sont gelées depuis fin 2024, plongeant ménages et entreprises dans l’incertitude. En Wallonie, les aides financières diminuent avant l’instauration d’un nouveau cadre en 2026.
Résultat : moins d’incitations, cela freine les chantiers, menace l’activité des petites entreprises du bâtiment et accentue le retard belge sur son Plan National Énergie-Climat (PNEC). À long terme, ce manque de cohérence compromet la modernisation du parc immobilier et la lutte contre les passoires énergétiques.
Un décalage entre ambitions climatiques et mesures concrètes
Pour tripler le rythme actuel et atteindre 3 % de rénovations annuelles, un cadre légal clair et progressif est urgent :
- Obligations précises : comme en Flandre depuis 2023, imposer des performances énergétiques (PEB D dès 2028, C dès 2035, B dès 2040, A dès 2045) lors des transferts de propriété.
- Financements diversifiés : prêts à taux zéro, Tax Shelter Rénovation, incitants fiscaux selon la performance atteinte et les revenus.
- Accompagnement simplifié : conseils personnalisés et démarches administratives allégées pour guider propriétaires et TPE.
Sans ce socle, ni Bruxelles (interdiction des passoires en 2033), ni la Wallonie (sans contraintes fermes) ne tiendront le cap de 2050.
Une opportunité pour l’économie, les ménages et l’environnement
Investir dans la rénovation énergétique, c’est :
- Dynamiser l’économie locale : chaque million investi génère 15 emplois, soutenant artisans et PME.
- Réduire l’empreinte carbone : les bâtiments représentent 36 % des émissions de CO₂ en Europe.

UCM : partenaire des solutions concrètes
UCM appelle à une collaboration étroite avec les Régions pour :
- Harmoniser les règles entre Bruxelles, Wallonie et Flandre avec un calendrier prévisible.
- Garantir des aides stables et accessibles pour relancer les chantiers.
- Associer les professionnels du secteur dans un dialogue permanent.
Agir maintenant pour éviter l’échec climatique et économique
La rénovation énergétique est une chance pour l’environnement, l’économie et les petites entreprises. Ensemble, donnons aux entrepreneurs les moyens de contribuer à un avenir plus vert tout en sécurisant leur activité. Le temps presse : agir maintenant, c’est éviter de compromettre les objectifs climatiques et la survie de milliers d’entreprises.
Antoine BERTRAND
L'auteur.e de cet article
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