Bruxelles dérive : sans gouvernement, les finances s’enfoncent, et les PME s’épuisent. La double dégradation de sa note par Standard & Poor’s (S&P’s) n’est pas seulement un signal d’alerte. Elle aura des conséquences concrètes et durables. La Région devra emprunter à des conditions plus coûteuses, les marges budgétaires se réduiront encore, et les arbitrages se feront au détriment des politiques de soutien aux entreprises. Pour UCM, former un gouvernement n’est plus un choix politique, mais une nécessité économique. Et nous serons force de proposition pour remettre Bruxelles en mouvement, restaurer la confiance et redonner de l’oxygène à l’entrepreneuriat local.
Cela fait un an que Bruxelles attend un gouvernement. Un an d’impasse, de pilotage automatique, de décisions reportées. Ce vendredi, la sanction est tombée : S&P’s a dégradé la note financière de la région de Bruxelles-Capitale, mais aussi sa perspective.
Traduction : la confiance s’effondre, le crédit devient plus cher, et l’avenir s’assombrit.
Crise politique à Bruxelles : chronique d’une dégradation annoncée
L’Agence Standard & Poor’s est formelle :
- Le déficit est plus élevé que prévu : 1,6 milliard d’euros par an ;
- La dette explosera à 265 % des recettes d’exploitation consolidées d’ici 2027, malgré les efforts d’économies annoncés.
Ajoutées à cela : l’absence de consolidation budgétaire crédible et, surtout, l’incertitude politique majeure, alimentée par l’incapacité à former un gouvernement bruxellois et à définir une trajectoire claire de redressement budgétaire.
Pire encore, la perspective négative traduit un double risque :
- Celui que, même en cas de formation d’un gouvernement, les mesures d’économies nécessaires qui seront décidées pourraient ne pas être suffisantes pour contenir des déficits plus élevés que prévus,
- Et celui, plus profond, d’un affaiblissement structurel du cadre institutionnel belge, qui ne permet plus aux régions d’assumer efficacement leurs responsabilités, faute de moyens adéquats.

Quand la note chute, ce sont les PME bruxelloises qui encaissent
La double dégradation par S&P’s n’est pas une abstraction technocratique : elle aura des conséquences très concrètes pour les entreprises bruxelloises.
D’abord, le coût de la dette augmentera, réduisant les marges budgétaires régionales. Ce manque à gagner risque de se traduire par une pression fiscale accrue sur les acteurs économiques, via des taxes régionales ou communales ciblant les indépendants et PME.
Ensuite, les politiques de soutien aux entreprises seront les premières victimes de l’austérité : aides à l’innovation, subsides à l’emploi ou dispositifs de relance risquent d’être réduits ou retardés.
L’incertitude réglementaire et institutionnelle, aggravée par l’absence de gouvernement, rend la planification impossible pour les entrepreneurs, qui naviguent à vue dans un climat instable.
Par ailleurs, la capacité de la Région à financer ses propres dispositifs s’affaiblit : avec une note dégradée, Bruxelles emprunte plus cher, ce qui compromet les programmes publics de garantie ou d’investissement destinés aux PME.
Enfin, les mesures d’austérité pourraient aussi frapper les ménages. Or, si la consommation locale recule, ce sont les commerces de proximité, l’Horeca et les petites entreprises qui encaisseront le choc.
En résumé : moins d’aides, plus d’incertitude, une fiscalité menaçante et une demande affaiblie. La note baisse, mais c’est l’économie réelle qui tombe.
La voix des indépendants à Bruxelles : dix priorités pour éviter la spirale
Pendant ce temps, le tissu entrepreneurial se fragilise. Croissance à l’arrêt (0,6% en 2023, soit la plus faible depuis 10 ans), investissements gelés, accès au crédit compliqué, incertitude fiscale permanente. À Bruxelles, 879 faillites ont détruit plus de 2.600 emplois pendant les 5 premiers mois de l’année.
Face à cette urgence, UCM ne se contente pas de tirer la sonnette d’alarme. Portant la voix des indépendants et PME, nous proposons dix priorités concrètes pour remettre l’économie bruxelloise sur les rails et éviter une nouvelle dégradation. Au menu :
🛑 Stabilité fiscale : pas de nouvelles taxes sur les PME, concertation sur Smart Move.
📉 Moins de paperasse : une seule fois les infos, un guichet numérique clair, et droit à l’erreur.
🧱 Soutien aux structures d’aide : maintenir les moyens des organismes qui accompagnent les TPME.
🎯 Des aides accessibles : simples, transparentes, pour toutes les TPME, et adaptées à leur réalité du terrain.
🚗 Mobilité concertée : les entreprises doivent avoir voix au chapitre. Stationnement hors voirie, rotation efficace, et accompagnement vers le véhicule propre.
👩🏭 Un emploi à taille PME : Actiris en tant que régisseur du marché de l’emploi doit adapter ses services aux réalités des TPME. Il faut soutenir les employeurs qui forment.
🌱 Une transition verte inclusive : des aides comme RENOLUTION accessibles et simples. Les TPME font partie de la solution.
💡 Un développement économique équitable : soutien aux femmes entrepreneures, commerces de quartier, lutte contre la concurrence déloyale.
📜 Des règles prévisibles : aucune réforme surprise, toutes les nouvelles mesures doivent être concertées avec les représentants PME.
💻 Du digital avec de l’humain : la numérisation oui, mais sans sacrifier le contact humain, essentiel pour beaucoup.

Bruxelles mérite mieux. Les entrepreneurs aussi.
La région ne manque ni de talents, ni d’initiatives, ni de projets. Ce qu’elle attend, c’est une gouvernance à la hauteur des défis. Une gouvernance qui comprenne que chaque jour sans cap aggrave la situation. Que la stabilité politique n’est pas un luxe, mais la condition première de la relance économique
Les indépendants et PME ne demandent pas des promesses. Ils demandent des décisions. Du courage. Et un cadre qui leur permette de faire ce qu’ils savent faire de mieux : créer, investir, embaucher.
Bruxelles est à la croisée des chemins. Soit elle choisit le sursaut. Soit elle subit le décrochage.
Chez UCM, nous avons fait notre choix : nous serons la voix des indépendants et PME. Nous continuerons à porter des solutions. Mais la balle est désormais dans le camp des responsables politiques. À eux de décider s’ils veulent gouverner… ou regarder la région bruxelloise reculer.
Car une région sans direction n’avance pas. Elle recule.
L'auteur.e de cet article
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