Nos experts du Service d’études ont été sollicités par plusieurs grands médias en mars pour porter la voix des indépendants et des PME. Quatre sujets majeurs ont fait l’objet de prises de position fortes d’UCM. Voici ce qu’il faut retenir.
Mobilité vers Bruxelles : il faut plus de souplesse en matière d’horaires de travail
Face aux embouteillages liés aux chantiers sur l’E411, une campagne de la SOFICO recommande de recourir davantage au télétravail. Une proposition en décalage avec la réalité de bon nombre d’entreprises, selon Touring et AKT for Wallonie. Dans La Libre Belgique, UCM a également pointé le déséquilibre entre les solutions promotionnées par cet affichage et la réalité du terrain.
Le télétravail n’est pas une option possible dans tous les secteurs, notamment dans l’Horeca, la production, les soins ou pour les employés à horaires décalés. L’aménagement des plannings est possible d’un commun accord, comme commencer une heure plus tard et finir une heure plus tard.
Mais cette flexibilité s’obtient au prix de démarches complexes : le règlement de travail doit être adapté, puis contact doit être pris au secrétariat social pour les adaptations administratives nécessaires.
Dans La Libre Belgique, UCM a continué à plaider pour davantage de souplesse pour les PME. Ce carcan administratif date d’un autre temps. Nous plaidons pour une flexibilisation du temps de travail.
Pour y parvenir, une coordination plus efficace entre régions est absolument nécessaire. Parmi les leviers à activer : des incitants régionaux, des horaires modulables et une amélioration des transports en commun, en cohérence avec les besoins des entrepreneurs et de leurs collaborateurs.
Ouverture le dimanche : n’oublions pas la réalité des petites entreprises
Le gouvernement Arizona envisage d’autoriser l’ouverture des commerces le dimanche, et d’étendre le travail de nuit. Si ce projet se confirme, le travail nocturne débutera à minuit et non plus à 20 heures. En matière de travail dominical, jusqu’à présent le principe de base est que la majorité des commerces sont tenus de respecter une période de fermeture ininterrompue de 24 heures par semaine (hors dérogations pour périodes spéciales, comme les fêtes de fin d’année, ou dans les zones touristiques).
Si les grandes enseignes plébiscitent cette piste, les très petites entreprises (TPE) craignent l’abandon du repos dominical : 80% des commerçants indépendants craignent pour leur équilibre vie privée-vie professionnelle et pointent les incertitudes liées à la rentabilité économique d’une ouverture le dimanche, selon un récent sondage UCM.
Matthieu Dewèvre, conseiller au Service d’études UCM a rappelé dans les pages du magazine Moustique les risques sociaux et économiques d’une extension des jours d’ouvertures autorisés au dimanche :
« Pour nous, le principe de base doit rester l’obligation d’un jour de fermeture. Nous ne sommes pas opposés à l’idée de rediscuter des exceptions, mieux coordonner les heures d’ouverture au niveau sectoriel, etc. Ceci étant, il faut garder des lignes directrices, et l’obligation du jour de fermeture en fait partie .” – Matthieu Dewèvre, conseiller emploi au Service d’études UCM
Ouvrir tous les jours n’est pas un choix anodin pour un indépendant. Cela implique des coûts supplémentaires (rémunération du personnel, charges d’exploitation) souvent intenables pour les petits commerces. Nous craignons aussi une pression concurrentielle accrue, où seuls les plus gros pourront suivre le rythme, accentuant la fragilité des plus petites structures.
UCM appelle à la prudence : la flexibilité ne doit pas devenir une injonction à l’ouverture permanente.
Entrepreneuriat féminin : des revenus en chute libre et un manque de soutien
Le Baromètre Diane de l’Entrepreneuriat féminin est sorti le 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Et il a largement été repris dans la presse. L’Echo, en particulier, y relève des chiffres préoccupants :
- Entre 2022 et 2023, les revenus des femmes indépendantes ont chuté de 11,6 %, contre -9,32 % pour les hommes.
- Les écarts de revenus restent également très importants, avec une moyenne de 35,6 % de plus en faveur des hommes.
- La part des femmes qui exercent une activité à titre principal stagne en Wallonie (35,39%) et à Bruxelles (25,89%). A titre de comparaison, la Flandre enregistre un taux de progression de 2,23 %.
Pourquoi ces écarts entre régions ?
En Flandre, l’entrepreneuriat féminin est perçu comme une option de carrière plus naturelle, les réseaux d’affaires y sont bien développés ; ouvrant de plus larges opportunités pour les femmes. De plus, le système éducatif intègre la notion d’entreprendre dès le plus jeune âge. Enfin, davantage de femmes travaillent en Flandre, ce qui laisse supposer un glissement plus important vers une carrière entrepreneuriale.
UCM insiste sur le nécessaire soutien financier, par les autorités publiques, afin que les réseaux francophones, bénéficient d’une belle visibilité et puissent promouvoir l’entreprenariat au féminin, au même titre que leurs homologues masculins.
Pour découvrir l’entièreté du Baromètre Diane 2025, il suffit de suivre ce lien.
Distributeurs de billets : le cash reste indispensable !
Le consortium Batopin, réunissant les quatre plus grandes banques belges (Belfius, BNP Paribas-Fortis, ING et KBC), a annoncé une hausse du nombre de distributeurs automatiques de billets : 1.040 sont prévus d’ici 2027, contre 750 initialement. Cette décision fait suite à de nombreuses alertes émises, notamment par UCM, sur le recul du cash dans l’espace public. Le deal passé entre l’Autorité de la concurrence et Batopin sera effectif jusqu’à la fin de l’année 2030. Ce deal passé entre l’Autorité de la concurrence et Batopin sera effectif jusqu’à la fin de l’année 2030.
Olivier Vandenabeele, conseiller économique au Service d’études UCM, est intervenu sur Bel RTL au micro de Benjamin Maréchal dans l’émission « Ils mériteraient d’être dans le journal ». Il y a rappelé les enjeux de cette accessibilité au cash, qui ne concerne pas seulement les habitudes de consommation, mais aussi la lutte contre l’exclusion numérique.
« C’est un rôle sociétal des banques de mettre du cash en circulation. Ce n’est pas au commerçant de faire office de distributeur », a-t-il martelé. En rappelant aussi que les paiements électroniques ont un coût pour l’entreprise (aussi bien pour l’abonnement au service que par transaction – Olivier Vandenabeele, conseiller économique au Service d’Etudes UCM.
UCM insiste sur l’importance d’un accès équitable à tous les moyens de paiement, en particulier pour les personnes âgées, les petits commerçants et les zones rurales. Le tout-numérique ne doit pas devenir la norme imposée au détriment de la diversité des usages.
En mars 2025, UCM a continué, via les experts de son Service d’Etudes, à faire entendre la réalité du terrain, à proposer des solutions et à porter la voix des indépendants. Une présence médiatique en accord total avec son rôle essentiel de relais d’influence et acteur de changement.
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