Certificat PEB tertiaire : pourquoi il est nécessaire pour les petites surfaces commerciales en Wallonie et à Bruxelles

En Wallonie et à Bruxelles, les petites surfaces commerciales – boutiques, bureaux ou ateliers – sont le cœur battant de l’économie locale. Pourtant, beaucoup de ces bâtiments consomment trop d’énergie, alourdissant les charges des indépendants qui les occupent et freinant les ambitions climatiques des Régions. Face à cela, une question se pose : ne serait-il pas temps d’introduire un certificat de performance énergétique des bâtiments (PEB) obligatoire pour ces espaces tertiaires, comme c’est déjà le cas en Flandre ? Voici pourquoi cet outil pourrait tout changer, et pourquoi il est temps de débattre de son éventuel lien avec une obligation de rénovation.

Un outil indispensable pour atteindre les objectifs climatiques européens

Aujourd’hui, il est impossible de savoir précisément quels bâtiments commerciaux wallons sont les plus énergivores. Sans données fiables, comment cibler les efforts pour réduire leur consommation ? Le certificat PEB tertiaire, qui évalue la performance énergétique d’un bâtiment, comblerait ce vide. Il offrirait une cartographie précise de l’état du parc immobilier commercial, une sorte de carte d’identité énergétique pour chaque local.

Cette transparence est cruciale face aux exigences européennes. La directive sur la performance énergétique des bâtiments impose des objectifs clairs : d’ici 2030, tous les bâtiments non résidentiels devront dépasser les 16 % les moins performants de 2020, et d’ici 2033, les 26 % les moins efficaces. Sans un PEB obligatoire, comment la Wallonie et Bruxelles peuvent-elles s’assurer de tenir ces engagements ? Cet outil permettrait aux pouvoirs publics de collecter des informations solides, d’identifier les priorités et de suivre les progrès vers ces échéances.

Quels avantages pour les indépendants et propriétaires ?

Pour les indépendants qui louent ces locaux, un PEB obligatoire apporterait une transparence bienvenue. Avant de signer un bail, ils pourraient connaître les performances énergétiques du bâtiment et estimer leurs futures factures d’énergie. Fini les mauvaises surprises avec des charges imprévisibles ! Un local performant, c’est aussi une opportunité : moins de dépenses en chauffage ou climatisation, plus de confort et une image plus verte qui plaît aux clients sensibles à la durabilité.

Pour les propriétaires, un bon score PEB pourrait valoriser leur bien sur le marché. Un local économe en énergie attire plus facilement des locataires et peut même se revendre à meilleur prix. En offrant une base de données fiable, il permettrait d’orienter les politiques publiques et de cibler les aides vers les bâtiments les plus énergivores, en ligne avec les engagements climatiques européens.

Le « split incentive », principal frein à la rénovation énergétique

Si le certificat PEB s’impose donc comme un levier d’objectivation indispensable, il ne résoudra pas le problème du « split incentive » qui est perçu comme le plus gros frein à la rénovation énergétique du parc immobilier commercial.

Le « split incentive » désigne le fait que les locataires paient les factures énergétiques sans pouvoir rénover, alors que les propriétaires n’ont pas de raison d’investir vu qu’ils ne paient pas à la fin du mois. Ce blocage fige la vétusté des locaux commerciaux.

Un PEB obligatoire mettrait encore plus en évidence ce problème déjà bien connu. Mais si une obligation de rénovation, comme en Flandre, venait compléter ce certificat, elle pourrait tout changer. Cela briserait ce cercle vicieux en poussant les propriétaires à agir, réduisant les coûts pour les locataires et rendant les locaux modernes et attractifs. Bien sûr, cela supposerait un cadre, un accompagnement et des soutiens solides ; mais nous pensons qu’avec un cadre bien pensé, cette mesure pourrait devenir le levier dont la Wallonie et Bruxelles ont besoin pour atteindre les objectifs climatiques européens.

Conclusion : vers un parc immobilier commercial plus performant

Introduire un certificat PEB tertiaire obligatoire en Wallonie et à Bruxelles, c’est doter les indépendants, les propriétaires et les pouvoirs publics d’un outil essentiel pour moderniser le parc immobilier commercial. Mais si une obligation de rénovation venait s’y ajouter, comme en Flandre, ce serait un véritable tremplin vers une transition énergétique réussie, des centres-villes dynamiques et des engagements climatiques tenus. Les indépendants, les propriétaires et les pouvoirs publics y gagneraient tous, à condition d’accompagner l’ensemble des acteurs avec des soutiens adaptés. Et si c’était le moment de franchir ce cap ?

Antoine BERTRAND

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