Aides à l’emploi « Impulsion » : un premier bilan à l’horizon

Aides à l'emploi en WallonieDepuis juillet 2017, le nouveau système wallon d’aides à l’emploi « Impulsion » est sur les rails. À l’approche de l’été 2018, le premier bilan de la réforme est très attendu.

Depuis la 6e réforme de l’État, chaque Région a réformé ses subsides aux entreprises qui embauchent des publics-cibles. La Région wallonne a lancé son nouveau système Impulsion au 1er juillet 2017. Les premiers résultats commencent à se faire connaitre… Et préfigurent une évaluation en demi-teinte.

Une réforme concertée

Patrons et syndicats ont été très impliqués dans certaines phases de la réforme. Notamment par rapport à la définition des publics à qui devaient bénéficier le nouveau système. Quelques cibles ont été définies : les jeunes, les travailleurs âgés, les demandeurs d’emploi de longue durée et enfin, les petites entreprises.

Par ailleurs, les attentes avaient clairement été exprimées : les entreprises voulaient de la simplification et de la rationalisation. C’est pour cela que des 43 moutures héritées du fédéral, le nouveau système s’en tient à 4 aides Impulsion et une prime SESAM en parallèle, dédiée aux petites entreprises.

Les premières statistiques dévoilées

Si le nombre de PME demandant le soutien d’une prime SESAM a le vent en poupe – en partie grâce au coup d’accélérateur des délais de traitement demandé par le nouveau Gouvernement à l’administration régionale -, la première synthèse des aides Impulsion nous laisse entrevoir un bilan un peu plus mitigé.

Une évaluation est attendue prochainement, au moment où le système Impulsion soufflera sa première bougie. Néanmoins, il y a quelques jours, les chiffres des 7 premiers mois ont été dévoilés au Parlement wallon. Ainsi, entre juillet 2017 et février 2018 :

  • Impulsion -25 ans : 8.251 travailleurs ont été embauchés avec l’aide, via un ou plusieurs contrats, au sein de 2.496 entreprises.
  • Impulsion 12 mois+ : 12.309 travailleurs ont été embauchés avec l’aide, via un ou plusieurs contrats, au sein de 3.205 entreprises.
  • Impulsion 55 ans+ : les chiffres ne sont pas encore disponibles, l’ONSS ne les délivrant au plus tôt qu’avec 9 mois de délais.
  • Impulsion Insertion : 48 travailleurs ont été embauchés avec l’aide, au sein de 47 entreprises.

S’il est prématuré d’en tirer des conclusions, certains enseignements transparaissent :

  1. Au plus la différence entre le nombre de travailleurs embauchés et le nombre d’entreprises est important, au plus le dispositif est utilisé par des plus grandes structures que par des petites entreprises et entrepreneurs.
  2. L’impulsion insertion est malheureusement un flop.

Mais pourquoi l’Impulsion insertion ne prend-elle pas auprès des entreprises ? Font-elles la fine bouche ? Le montant de l’aide -700 € par mois – n’est-il pas assez attractif ?

Pour l’UCM, c’est simple : c’est parce qu’il y a trop de conditions pour rendre le dispositif réellement accessible et compétitif par rapport à d’autres plans d’embauche ou de formation.

Pour lancer un contrat d’insertion, il faut en effet, simultanément, que le demandeur d’emploi soit âgé de moins de 25 ans et inscrit depuis au moins 18 mois au chômage et sans aucune expérience professionnelle… Mais aussi que l’entreprise lui signe directement un contrat de travail pour au minimum 12 mois… Et à temps-plein.

Comment dès lors amener ces jeunes vers l’emploi ? La réponse est certainement à chercher du côté de la formation en alternance.

L’UCM suivra avec attention le premier bilan de la réforme des aides à l’emploi en Région wallonne. Une certitude : les systèmes Impulsion et SESAM sont vitaux pour soutenir l’activité et l’emploi dans les petites entreprises et doivent être simples dans leur accès ou leur fonctionnement.

L'auteur.e de cet article

David PISCICELLI
Conseiller au service d'études et spécialisé dans les matières sociales (emploi, formation et droit du travail), je défends les intérêts des entrepreneurs et PME dans ces domaines.
David PISCICELLI

David PISCICELLI

Conseiller au service d'études et spécialisé dans les matières sociales (emploi, formation et droit du travail), je défends les intérêts des entrepreneurs et PME dans ces domaines.

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