En fait-on assez pour les entrepreneurs qui font face à une épreuve de la vie ?

Les indépendants et chefs de PME ne sont pas épargnés par les accidents de vie. On parle ici de grave arrêt maladie, de burn-out, d’épreuve familiale… Les chiffres de la dernière enquête UCM sont éclairants. Ils sont l’occasion de faire le focus sur l’initiative liégeoise BforB. Se jouent ici des enjeux humains, sociaux mais aussi économiques.

Ce 14 février, UCM et l’Asbl BforB s’associaient pour aborder dans une conférence de presse. La thématique abordée était la question des conséquences d’un accident de vie quand il touche un entrepreneur. Et c’était l’occasion de présenter 1° les résultats d’une toute récente enquête, 2° comment l’asbl BforB tente d’y répondre par le mentorat, puis 3° quelles sont les attentes du secteur par rapport aux politiques régionales en Wallonie et à Bruxelles.

72% des indépendants ont déjà fait face à un accident de vie

La Caisse d’assurances sociales UCM a lancé en 2024 un programme d’outils et d’événements atour de la prévention du burn-out chez les indépendants, le programme J’entreprends Mon Bien-Être.

Fin du mois de janvier 2025, la Caisse a lancé auprès de plus de 50.000 indépendants et chefs de PME une enquête sur l’isolement et sur l’impact des accidents de vie. Les chiffres sont bien davantage interpellants que prévus :

❇️ 72% des 466 répondants, indépendants et chefs de PME, ont déjà rencontré un tel accident de vie (maladie grave, burn-out, proche décédé…).
❇️ 61% des répondants se sentent habituellement isolés ou très isolés, et 85% indiquent que ça a été encore plus fort quand ils ont été confrontés à une épreuve de vie.
❇️ 4 indépendants sur 10 (41%) n’ont pas modifié leur implication dans l’entreprise dans cette période. Stopper n’était pas possible face aux responsabilités.
🟥 Dans 60% des cas, les conséquences sur le chiffre d’affaires, sur le résultat mais aussi sur l’emploi étaient par contre importantes voire très importantes
✅ Neuf indépendants sur dix sont prêts à se faire accompagnés dans ces moments-là dans le cadre d’un contact avec un mentor.

Pour bien se comprendre, être patron de PME et faire face à un accident de vie, c’est courant. C’est même une norme de passer par cette épreuve. Et comme les conséquences sont importantes sur l’activité, sur les revenus et sur l’emploi, on peut dire qu’il s’agit d’un enjeu à la fois social, à la fois économique.

BforB, mentorat d’intervention d’urgence

C’est aussi cette semaine qu’était lancée l’initiative BforB, une initiative de l’entrepreneur liégeois Serge Lejeune.

« Après mon accident de la vie en 2018, je me suis senti très seul, épuisé, et même un peu traumatisé de ne trouver que peu de soutien, explique Serge Lejeune. La convalescence psychique et professionnelle prend alors souvent bien plus de temps que la convalescence physique. »

C’est de cette expérience et de l’idée que chaque entrepreneur devrait trouver du soutien dans la difficulté, qu’est née la solution BforB.

L’élément clef qu’offre BforB, c’est ce que j’appelle le « mentorat d’intervention d’urgence ». Quand l’entrepreneur fait face à une maladie grave, un burn-out, un décès qui l’impacte, il pourra en premier lieu bénéficier des conseils d’un mentor. Le mentor ici est un “ami éclairé”, un entrepreneur qui a, lui aussi, déjà traversé ce type d’épreuve et qui peut accompagner et guider l’indépendant nouvellement touché.

BforB a déjà regroupé de nombreux candidats mentors, et mets aussi en place un réseau d’experts spécialisés qui pourront offrir des ressources adaptées à chaque situation entrepreneuriale.

Wallonie : une politique globale pour limiter les dégâts

UCM prend bien entendu très au sérieux les résultats de cette enquête, et entend travailler ces prochains mois à la mise en place de dispositifs complets auxquels les entrepreneurs peuvent se raccrocher.

Il s’agit avec le ministre wallon de l’Economie Pierre-Yves Jeholet de :

• cartographier l’ensemble des dispostifs privés (tel BforB ou Revival) ou publics (comme Ré-Action),
• vérifier que le filet d’accompagnement est complet et qu’il vise l’ensemble des profils
• mettre en place une porte d’entrée unique pour guider chaque entrepreneur vers le bon dispositif

Un même exercice devra être fait en Région de Bruxelles-Capitale.

Investir au niveau des Régions pour s’assurer qu’aucune PME bien viable ne soit mise en danger parce que le dirigeant n’a pas été soutenu au moment de subir une grave opération, ou de soigner un burn-out, c’est un des importants dossiers dont UCM s’empare en ce début de législature. Beau dossier s’il en est !

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📢 Les indépendants méritent un statut social robuste
à un prix raisonnable. 𝙇𝙚 𝙈𝙤𝙪𝙫𝙚𝙢𝙚𝙣𝙩 𝙐𝘾𝙈 𝙨𝙚 𝙗𝙖𝙩 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙫𝙤𝙪𝙨.
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