Le bien-être, c’est maintenant !

De plus en plus d’indépendants et indépendantes sont sensibilisés aux risques mentaux. C’est que l’entrepreneuriat, c’est beaucoup de satisfaction et de liberté. Mais aussi beaucoup de stress, de travail, de risques d’isolement… En termes de prévention du burn-out, les derniers événements-pilotes viennent de se terminer. UCM demande qu’on n’en reste pas là.

Avec le soutien du SPF Sécurité sociale et du Ministre des indépendants, des projets-pilotes ont pu être déployés ces derniers mois sur le thème du bien-être. Pratiquement pour la première fois, on a proposé aux indépendants des outils et des ateliers pour se préoccuper de leur propre bien-être.

  • Comment gérer le stress ?
  • Comment entreprendre dans un monde où l’hyperconnexion est la norme ?
  • Quels bons réflexes entretenir pour éviter de s’isoler ?
  • Comment ajuster son perfectionnisme ?
  • Mieux gérer son sommeil, cela s’apprend ?
  • Pourquoi l’activité physique est-il un atout pour ma performance dans mon entreprise ?
  • Y a-t-il des accompagnements adaptés à l’entrepreneuriat quand je sens que tout m’échappe ?

Ce ne sont pas des questions sur lesquelles les indépendants s’arrêtent naturellement. Les indépendants n’ont pas le temps d’être malades. Ils n’ont pas non plus le temps de s’occuper de leur bien-être. Sauf si l’on mène une réelle politique de sensibilisation active. Sans quoi, c’est le désert chez les indépendants en termes de prévention en amont des problèmes.

Icarius : des indépendants mieux dans leurs activités

Le projet Icarius, j’entreprends mon bien-être est un de ces projets pilotes soutenus financièrement par le fédéral. UCM et le programme SenseCare (Groupe CESI) ont conjugué leurs forces pour mettre sur pied une série d’outils de sensibilisation (www.icarius.be, newsletter, communauté LinkedIn, application Evoluno,…), aussi toute une série de conférences, événements et webinaires interactifs sur l’ensemble de la Belgique francophone. Des milliers d’indépendants ont été approchés dans le cadre de ce programme.

Les derniers événements ont eu lieu ce 23 mai aux Lacs de l’Eau d’Heure (Bouger pour performer), le 9 juin sous format webinaire (Mieux concilier vie privée et vie professionnelle) et le 14 juin dans le cadre de l’exposition Extra Muros à Liège autour de la thématique du réseautage et de l’attention à son propre bien-être.

 « Je n’ai jamais aussi bien dormi et récupéré que depuis le webinaire sur le sommeil », Christine, indépendante inscrite au cycle de webinaires L’Heure PAUSE’itive avec le Réseau Diane et le projet-pilote Icarius. 

Et cette sensibilisation débouche sur des actions de soutien encore plus concrètes. Une vingtaine d’indépendants qui se sentaient plus à risque d’épuisement, suivent actuellement un trajet d’accompagnement. Le suivi se fait avec un médecin, un psychologue, aussi des coachs, sophrologues, ergothérapeutes,… auxquels peuvent encore être associés des experts en développement économique, en financement d’entreprise ou en matière sociale. Chez les indépendants, le stress et l’épuisement sont multifactoriels et spécifiques. Dans le cadre du projet-pilote, nous faisons actuellement l’analyse du caractère optimal et des impacts de ces trajets.

Une politique structurelle est nécessaire

Les enseignements des différents projets-pilotes sont en train d’être établis, de façon centralisée au niveau du Service Public Fédéral de la Sécurité Sociale.

Cela devra déboucher sur une politique structurelle. Comment se présentera-t-elle ? UCM l’imagine au sein de la Sécurité sociale des indépendants (INASTI), comme un nouveau volet dédié à la prévention du burn-out et la promotion du bien-être au travail.

  • Prévoir un budget pour la sensibilisation active des indépendants.
    Donner pour cela aux caisses d’assurances sociales des missions de sensibilisation active de l’ensemble des travailleurs indépendants
  • Donner à ces mêmes caisses une mission de détection des besoins d’accompagnement multidisciplinaire, sorte de sentinelles qui interviendraient bien en amont des risques de suicide et bien en amont du burn-out. Pour les indépendants, il faut agir bien avant l’arrêt maladie. Plus tard, c’est trop tard !
  • Mettre en place au sein de la Sécu un dispositif de prise en charge des frais encourus par les indépendants dans le but de limiter leur propres risques psycho-sociaux, d’éviter les risques de burn-out et tous les impacts en cascade que cela peut impliquer.

UCM rédige pour l’instant son Mémorandum 2024. Ces dispositifs et ces recommandations y auront une place centrale sur les aspects sociaux qui concerne les indépendants et les patrons de PME.

Ne pas laisser tomber les indépendants, pas maintenant !

Juin 2024 , c’est loin. Et nous n’avons pas l’assurance – c’est un euphémisme – que l’on aura très rapidement un gouvernement en mesure de mettre en place cette nouvelle politique structurelle pour le bien-être mental au travail pour les indépendants.

Aujourd’hui, nous prenons les devants. De nombreux indépendants sont encore aujourd’hui, plus qu’avant les crises, dans des difficultés qui peuvent les emmener vers l’épuisement professionnel. Les chiffres assez inquiétants de l’enquête menée par UCM en atteste. Des dispositifs comme Icarius se développent, sont de plus en plus connus, et peuvent jouer un rôle crucial de catalyseur, de lieu d’informations et de guidance des indépendants vers des outils et de mesures d’aides tout à fait adaptées au risques psycho-sociaux dans l’entrepreneuriat.

UCM demande que le gouvernement fédéral fasse aujourd’hui le nécessaire pour prolonger ces dispositifs-pilotes. S’il n’est possible d’encore mettre en oeuvre très rapidement une politique structurelle d’ici 2024, il serait tout à fait inacceptable que – sans budget pour les dispositifs existants – on laisse les indépendants les plus touchés sans cette aide spécifique developpée depuis 10 mois.

Le bien-être des indépendants, c’est crucial socialement, sociétalement et économiquement. Et ce n’est pas demain, c’est maintenant !

Photo : Lindsay Zebier- IDFirst

L'auteur.e de cet article

Renaud FRANCART
La sécurité sociale des travailleurs indépendants reste un levier important pour développer l'entreprenariat. J'écris ici, avec le Service d'Etudes, pour défendre les intérêts des indépendants en matière de pensions, de droit passerelle, d'assurance maladie-invalidité,... N'hésitez pas à réagir et à commenter.
Renaud FRANCART

Renaud FRANCART

La sécurité sociale des travailleurs indépendants reste un levier important pour développer l'entreprenariat. J'écris ici, avec le Service d'Etudes, pour défendre les intérêts des indépendants en matière de pensions, de droit passerelle, d'assurance maladie-invalidité,... N'hésitez pas à réagir et à commenter.

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